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C’est ma première Install Party

Essayer Linux, l’installer et se faire assister, c’est le but de ces réunions atypiques. Reportage à Lyon, auprès du Groupe des Pingouins libres.

Une Install Party, ça commence par un petit déménagement. Dans les couloirs de l’Insa de Lyon, une école d’ingénieurs, les membres du Groupe des Pingouins libres déplacent tables, rallonges et chaises. Sans oublier l’essentiel : quelques piles de CD d’installation du système d’exploitation Linux. ‘ Les Install Party ont pour objectif ultime de permettre au grand public de découvrir, de tester et d’installer Linux ‘, justifie Guillaume Zurbach, 19 ans, l’un des organisateurs. Le décor à peine planté, un premier visiteur apparaît dès l’ouverture. A 47 ans, Vincent Camugli, un gendarme à la retraite, explique sa curiosité. ‘ J’ai beaucoup entendu parler de Linux et j’aimerais voir à quoi ça ressemble avant, éventuellement, de l’installer sur mon ordinateur. ‘Très vite, la salle se remplit. Ordinateur portable sous le bras, Aurélien Filiali, 19 ans, arrive déjà convaincu : ‘ J’ai entendu dire que Linux était plus stable que Windows, qu’il y avait moins de plantages et quasiment pas de virus ‘, avance-t-il.

La révolution du libre

Le temps de sauvegarder les données de l’ordinateur, et Guillaume est déjà à l’?”uvre : le logo d’Ubuntu, l’une des versions de Linux les plus populaires, s’affiche à l’écran. A ses côtés, Alexis Fouilhe, 18 ans et secrétaire de l’association, est aussi en pleine installation. Entre ses mains, l’ordinateur portable de Myriam Toé, une étudiante infirmière : ‘ Mon Windows est malade, alors je veux passer à Linux. Et ainsi participer à la révolution Linux ! ‘C’est qu’une Install Party est presque un acte politique. Pour certains, c’est une manière de s’opposer à Microsoft. Journaliste indépendant, Olivier Trapsa y voit la suite logique de son combat contre l’éditeur américain. ‘ Je veux me séparer de Microsoft, de leur politique commerciale agressive, de leurs produits très chers et qui se connectent à Internet sans vous prévenir ‘, plaide-t-il. ‘ Le libre est plus sympathique, c’est un esprit qui me plaît ‘. Les membres de l’association se veulent très clairs : ‘ Nous sommes pour Linux et pas contre Windows. D’ailleurs nous ne supprimons jamais Windows d’une machine ‘, ajoute Florian Thoni. ‘ Nous sommes pour la diversité ‘, enchaîne Simon, le président de l’association.

Utiliser les deux systèmes

Le but est de pouvoir utiliser les deux systèmes d’exploitation. ‘ Lorsque vous apprenez à conduire, c’est pour être capable de conduire une Renault comme une Peugeot. En informatique, ça devrait être pareil : que ce soit avec Linux ou Windows, un dossier est un dossier et il faut savoir utiliser les deux systèmes, pouvoir passer de l’un à l’autre. Ce ne sont que des outils ! ‘, explique Jean-Yves Royer, 70 ans, membre de l’association lyonnaise pour le développement de l’informatique libre.Pour Alexis Fouilhe, secrétaire du Groupe des Pingouins libres, le but n’est pas que Linux prenne le monopole de Windows. ‘ Windows n’est pas moins bien que Linux. Ce qui est intéressant c’est d’avoir un contrepoids à Microsoft pour développer la compétition. Lorsque Windows n’était pas en situation de monopole, Microsoft multipliait les innovations, aujourd’hui, il a tendance à tout bloquer ‘. Pour Guillaume, cette pluralité devra d’ailleurs s’exprimer un jour chez les constructeurs. ‘ Si de plus en plus d’utilisateurs demandent à avoir Linux sur leur PC, on peut espérer que les fabricants donneront le choix du système d’exploitation ou installeront les deux en standard ‘. Ce jour-là, les Install Party n’auront alors plus lieu d’être…

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Didier Forray