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Centrino : petit, mais très costaud

La nouvelle famille Centrino rassemble les portables champions de l’autonomie et de la puissance. Pour en faire partie, il faut trois composants bien spécifiques, dont le dernier processeur Pentium M.

Un trèfle à deux feuilles, l’une rose, l’autre bleue. Ce pictogramme, fleurit depuis plusieurs semaines sur les boîtiers des micros portables. Dans le même esprit que le célèbre ‘ Intel Inside ‘, et toujours signé Intel, ce nouveau logo sert à distinguer les nouveaux portables estampillés ‘ Centrino ‘ de ceux qui ne le sont pas. Pour avoir droit à cette appellation, un portable doit être équipé de trois éléments indissociables fabriqués par Intel : un nouveau processeur, le Pentium M, un chipset particulier nommé i855 et une mini carte réseau sans fil à la norme Wi-Fi. Outre la possibilité de se connecter à Internet ou à un réseau local par radio, sans fil à la patte, le but est d’offrir des performances supérieures à la moyenne et une autonomie accrue.Ces nouveaux portables Centrino tiennent-ils leurs promesses ? Nos tests sont formels : ils se révèlent effectivement plus performants et plus endurants que les portables traditionnels. C’est le cas, par exemple, du Toshiba Satellite Pro M10 (testé dans Micro Hebdo n?’ 267 p. 59), qui atteint une autonomie impressionnante de 3 heures 43. Bien entendu, les portables Centrino restent chers (plus de 2 000 euros, 13 100 francs), mais les prix devraient vite baisser.

Un processeur vraiment différent

Alors qu’Intel communique essentiellement sur la carte Wi-Fi, la révolution Centrino vaut surtout pour le processeur Pentium M. C’est de lui que viennent les améliorations spectaculaires observées sur ces nouveaux portables. Pour la première fois, Intel a conçu un processeur adapté aux micros portables et qui n’est pas, comme ses prédécesseurs, un dérivé d’une puce Pentium III ou Pentium 4 des PC de bureau. Qui plus est, ce processeur n’est pas destiné à remplacer les autres. Il coexistera, dans la gamme Intel, avec les Pentium III Mobile et P4 Mobile. Par ailleurs, le Pentium M va à l’encontre d’une loi prêchée depuis vingt ans, selon laquelle plus la fréquence est élevée, plus le processeur serait rapide. Avec ses 77 millions de transistors, contre 42 millions pour le Pentium 4, le nouveau Pentium M se contente d’une fréquence de 1,6 GHz, là où le P4 culmine à 2,8 GHz. Cela ne l’empêche pas d’être plus efficace.Outre les performances, Intel avait lancé aux chercheurs le défi de concevoir un processeur mobile encore moins gourmand en énergie que ses prédécesseurs. Les tests du Pentium 4 leur avaient révélé un point capital : ce qui compte, ce n’est pas le rythme de calcul, mais la façon dont le processeur utilise ses transistors. Pour consommer moins, le processeur devait devenir ‘ intelligent ‘.Le principe de base reste le même. Pour être traitées, les instructions envoyées par les logiciels au processeur (via la carte mère) sont divisées en calculs très simples. Le processeur les absorbe par lots, au rythme d’un lot par cycle de son horloge interne (deux milliards de cycles par seconde pour un processeur à 2 GHz).

Le secret du travail ‘ utile ‘

L’astuce du Pentium M consiste à savoir trier les calculs à effectuer en fonction de leur ressemblance, et à les diriger vers le circuit le mieux adapté. Les additions seront traitées ensemble, les divisions également, etc. Cette méthode est plus efficace que celle adoptée pour le Pentium 4, qui consistait à doubler, mais sans trier, la quantité d’opérations que le processeur prenait en charge à chaque cycle. Au risque d’aller trop vite pour les logiciels devant exploiter les résultats. Avec ce tri préalable, le Pentium M peut travailler ‘ utile ‘, c’est-à-dire n’utiliser que les circuits logiques qui sont nécessaires, et toujours à leur pleine capacité.

Economiser l’énergie

C’est comme si, au lieu d’accélérer le rythme des va-et-vient entre un lavabo et une poubelle en feu que vous voulez éteindre, vous preniez le temps de remplir à ras bord chaque seau d’eau. Tout en allant apparemment moins vite, vous seriez tout de même plus efficace.Dans l’esprit d’Intel, le nouveau Pentium M est surtout censé équiper les ‘ ultra portables ‘, ces micros très légers et très fins dont la qualité première doit être l’autonomie. Il existe plusieurs moyens pour augmenter l’autonomie d’un ordinateur portable, parmi lesquels l’utilisation d’un type de batterie plus performant comme celles au lithiumion polymère (une matière plastique conductrice). Mais ces méthodes, à elles seules, ne suffisent pas à multiplier par deux l’autonomie des portables.Là encore, le nouveau processeur mobile d’Intel innove. Jusqu’à présent, pour consommer moins, il n’y avait qu’une solution, ralentir. Le Pentium M offre, lui, une autre piste : réfléchir. Par exemple, nombre d’opérations simples effectuées par le processeur occasionnent des pertes inutiles d’énergie, parce que l’intensité de l’impulsion électrique envoyée au processeur est supérieure à l’intensité de celle qu’il restituera en sortie. Ces ‘ fuites ‘ peuvent multiplier par cinq la quantité d’électricité nécessaire à un calcul. Au total, et en comptant la capacité du processeur à mettre en sommeil les circuits logiques ou les segments de mémoire cache qu’il n’utilise pas, la consommation électrique moyenne d’un Pentium M arrive à descendre à 1 watt/heure, contre 2 watts/heure pour le Pentium 4 Mobile et 3 watts/heure pour le Pentium III-M.Et si cela ne suffit pas, le chipset i855 peut aussi réduire de près de 2 watts/heure la consommation générale du portable.Au total, il est possible, selon Intel, d’utiliser un portable Centrino pendant six à huit heures sans recharge. La promesse est belle, mais un peu exagérée. Nos tests les plus probants concernent le M2N16-C, un portable signé Asus : son autonomie est de 4 heures et 17 minutes. C’est déjà très bien !

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Paul Philipon-Dollet