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Ceci n’est pas un compact !

En cette fin d’année, les appareils numériques jouent à cache-cache. Alors que les appareils bridges tentent par tous les moyens d’occulter les reflex (voir notre Comparatif…

En cette fin d’année, les appareils numériques jouent à cache-cache. Alors que les appareils bridges tentent par tous les moyens d’occulter les reflex (voir notre Comparatif p. 46) avec des fonctions de plus en plus sophistiquées et des zooms à rallonge, certains reflex, eux, prennent totalement le contre-pied de cette tendance en essayant de se fondre dans la masse des gros compacts. Le nouveau reflex (oui, il s’agit bien d’un reflex !) d’Olympus atteint un sommet dans l’art du camouflage. Accusant moins de 620 g sur la balance avec une batterie et un zoom 14-42 mm vissé, le E-400 joue indubitablement dans la catégorie poids mouche, les autres boîtiers reflex flirtant généralement plus avec le kilogramme. Dans ce numéro de transformiste, le plus frappant reste le design de l’appareil. Alors que reflex rime avec embonpoint et prise en main rassurante, le E-400 affiche une silhouette dépouillée de certains atours caractéristiques des reflex, et notamment la poignée. Cette disparition n’est finalement pas si contraignante et permet surtout de réduire considérablement les dimensions de l’appareil. Avec 12,9 cm de largeur, 9,2 cm de hauteur et 12,6 cm de profondeur (avec l’objectif), le E-400 tient pratiquement dans une grande poche ou dans un petit sac. Dans un souci de compacité, les objectifs ont été redessinés et optimisés. Cette compacité et cette légèreté rendent l’appareil finalement très maniable et apportent un véritable confort pour réaliser des reportages où il faut à la fois être discret et rapide. Nous attendons avec impatience la sortie de focales fixes grands-angles ultra-plats pour transformer le E-400 en vrai passe-partout. L’absence de poignée se fait cruellement ressentir au bout de quelques minutes d’utilisation. Il est très difficile de tenir l’appareil d’une main plus de dix minutes sous peine de crampes douloureuses, la finesse du boîtier obligeant la main à serrer beaucoup plus fort. Vous aurez alors sans doute recours à la courroie mais, là encore, une petite erreur de conception viendra pénaliser l’utilisation. En effet, les attaches sont placées de manière assez inhabituelle sur l’avant de l’appareil et, malencontreusement, là où vous placez vos doigts. Agaçant les premières fois, ce système devient rapidement très irritant. Dommage.

Excellents menus

Le E-500 d’Olympus avait déjà séduit la rédaction par sa facilité d’utilisation grâce à l’astucieux affichage des menus sur l’écran. Le malin E-400 reprend ce fonctionnement en apportant quelques innovations bienvenues. Vous avez par exemple le choix entre un affichage simplifié ou complet. Ensuite, le principe reste identique et vous modifiez les réglages de prise de vue (ouverture, vitesse, balance des blancs, sensibilité…) directement sur l’écran. Facile et rapide ! Certains raccourcis (correction d’exposition, mémorisation d’exposition…) sont bien sûr accessibles directement sur le boîtier. Le viseur clair et précis offre un facteur de grossissement de 0,92x assez confortable. Malheureusement, la petite taille du capteur rend ce viseur finalement assez étroit. Contrairement à la majorité des reflex, Olympus affiche les informations de prise de vue à droite et non pas en bas du viseur. Une position un peu déroutante, qui autorise toutefois un affichage assez riche, et seule l’indication de la sensibilité manque cruellement.

De belles images

Seul véritable point noir des précédents modèles, le système autofocus d’Olympus est toujours aussi sobre (3 points) et relativement peu performant. En conditions lumineuses délicates ou sur un sujet difficile, la mise au point patine et devient rapidement crispante. Le choix du seul collimateur central semble s’imposer de lui-même. Les images délivrées par l’E-400 sont globalement bien équilibrées. La mesure matricielle a une nette tendance à la sous-exposition et l’on préférera la mesure pondérée centrale beaucoup plus juste. Par défaut, le rendu colorimétrique (Vivid) de l’Olympus est très agréable avec des teintes bien saturées sans excès. L’objectif (14-42 mm) qui accompagne le E-400 est d’assez bonne qualité et s’il n’est pas d’une précision diabolique, les images sont bien contrastées. Nous émettrons toutefois quelques réserves concernant la gestion du bruit électronique. Comme ses concurrents, Olympus a réalisé d’énormes progrès et les images sont facilement exploitables jusqu’à 800 ISO. Au-delà, le moutonnement augmente rapidement et les images sont moins propres que sur un Canon 400D ou un Nikon D80. Si les algorithmes de traitement du bruit s’améliorent à chaque génération d’appareils, la petite taille du capteur est un véritable obstacle à la bonne gestion de la sensibilité.

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Renaud Labracherie