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Apple : toujours la même chanson

En refusant d’ouvrir l’iPod et l’iTunes Music Store à ses rivaux, Apple s’isole. Une logique qui pourrait lui coûter cher, comme cela s’est produit lors des premiers pas du Mac…

Cela paraît incroyable, mais il fut un temps où Bill Gates suppliait Steve Jobs. C’était en 1985. Le patron de Microsoft implorait alors celui d’Apple de porter son système d’exploitation sur PC. Refus de Steve Jobs : Mac OS
était réservé à ses ordinateurs. On connaît la suite : naissance de Windows, 95 % de parts de marché, et Apple dans les cordes. Aujourd’hui, la firme à la Pomme se porte mieux, grâce à son baladeur, l’iPod. Nul ne conteste cette réussite.
Mais, comme au début du Mac, Steve Jobs refuse d’ouvrir ses produits à la concurrence. Mêmes causes, mêmes effets ? De fait, Apple conserve le secret de sa méthode de protection des fichiers musicaux (sa DRM, voir la rubrique
Technologie). Une chanson achetée sur l’iTunes Music Store ne peut être écoutée qu’avec l’iPod, qui lui-même ne lit pas les titres achetés sur d’autres plates-formes de vente de musique en ligne. Mesquin. Ils sont pourtant
nombreux à supplier Apple de remédier à cette situation. Et, comme il y a 20 ans, l’intransigeance de Steve Jobs les pousse à trouver d’autres solutions. RealNetworks est le plus dynamique. Son RealPlayer Music Store propose ainsi, aux Etats-Unis,
des chansons à 0,49 $ l’unité (0,40 euro), soit 4,99 $ par album. C’est moitié moins cher que l’iTunes Music Store. A ce tarif, RealNetworks perd 0,40 $ par titre vendu, mais il devrait croquer à pleines dents dans la part de marché
d’Apple. Surtout depuis la sortie de Harmony, un logiciel autorisant les utilisateurs du RealPlayer Music Store à convertir leurs chansons pour qu’elles soient compatibles avec l’iPod. Apple a beau menacer de procès et promettre que les prochaines
versions de son baladeur ne seront pas compatibles avec Harmony, RealNetworks n’en démord pas : la compatibilité est primordiale.Microsoft, lui, l’a bien compris. Contrairement à Apple, il vend son système de DRM à ses concurrents sans aucun état d’âme. Et ils sont de plus en plus nombreux, faute d’alternative, à se tourner vers le géant de Redmond. Le jour où
Microsoft dominera la musique en ligne, il ne faudra pas qu’Apple crie au monopole.

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Marc de Suzzoni