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‘ Allô l’hôpital, on a un problème… ‘

Avec MobiMed, la télémédecine devient une réalité pour les services d’urgence. Embarqué dans les véhicules, cet ordinateur maintient en contact constant les secouristes avec l’hôpital.

Depuis le mois de juin, l’équipe du Samu 84, basée à Avignon, teste MobiMed dans deux de ses ambulances ‘ lourdes ‘, c’est-à-dire équipées comme de véritables salles de réanimation roulantes. De quoi s’agit-il ? Tout simplement d’un ordinateur embarqué dans le véhicule. Sa particularité ? Grâce à un modem GPRS intégré à son écran, il transmet en temps réel des informations sur le patient transporté aux différents services de l’hôpital d’Avignon.‘ MobiMed nous fait gagner jusqu’à trois quarts d’heure en cas d’infarctus du myocarde, s’exclame le Dr Hirsch, responsable du service de cardiologie de l’hôpital d’Avignon. Cette pathologie doit impérativement être traitée dans les trois heures qui suivent le début de la crise, pour éviter la mort de trop nombreuses cellules cardiaques. En établissant un dialogue entre le Samu et le service de cardiologie dès la prise en charge à domicile, MobiMed nous permet de déterminer plus rapidement si le traitement médicamenteux est efficace ou non. Dans le cas où les médicaments ne marchent pas, nous n’avons plus besoin d’attendre que le patient arrive pour prendre la décision de l’opérer. Prévenue à l’avance, l’équipe chirurgicale est prête avant même qu’il arrive à l’hôpital. ‘ Pour l’instant, les informations collectées grâce à MobiMed servent principalement aux interventions liées à des problèmes cardiaques, soit entre 30 % et 50 % des appels reçus par le centre. Mais il peut aussi servir à détecter d’éventuelles complications dans le cas d’accidents de la circulation ou de tentatives de suicide avec des médicaments cardiotoxiques.

600 interventions mémorisées

A priori, l’utilité de MobiMed n’est pourtant pas flagrante, puisqu’un médecin accompagne systématiquement toutes les ambulances du Samu. De plus, il existe déjà des appareils pouvant effectuer les mêmes mesures. En réalité, la transmission des informations vers l’hôpital se révèle très utile. Car même s’ils sont confrontés à des accidents cardiaques à longueur d’année, les médecins urgentistes ne sont pas des cardiologues. La possibilité de consulter rapidement leurs confrères spécialistes renforce donc l’efficacité de leur intervention. Les deux médecins ont les mêmes courbes sous les yeux pour prendre leur décision, et cela permet également un meilleur suivi des interventions. La partie de MobiMed installée à l’hôpital garde en effet en mémoire les 600 dernières interventions. Si une contestation s’élève à la suite de l’une d’entre elles, les données récoltées attestent de l’évolution du malade de manière objective. Car une fois les capteurs mis en place, le relevé se fait automatiquement, sans aucune manipulation humaine.A terme, d’autres utilisations de MobiMed seront possibles. La prochaine étape des tests concernera la saisie du dossier médical directement dans l’ambulance. Elle se fera de façon simplifiée.Sur l’écran du MobiMed, s’affiche une silhouette sur laquelle le médecin indique avec le crayon optique les parties touchées. Un menu apparaît alors, avec les différentes pathologies possibles, et un clic suffit pour choisir la bonne. En ajoutant une imprimante à l’ordinateur embarqué, on peut même fournir un dossier complet et à jour du patient lors d’un transfert vers un hôpital qui ne serait pas encore équipé de ce système.

Bientôt Paris et Marseille

Avant sa commercialisation début 2004 en France, le Samu de Paris et de Toulouse testeront ce système d’ici quelques semaines. La brigade de sapeurs-pompiers de Paris et celle de marins-pompiers de Marseille s’y intéressent également. Pour elles, MobiMed est encore plus intéressant, car un médecin n’est pas toujours présent dans les véhicules de secours des pompiers, ce qui pose parfois des problèmes dans la collecte des statistiques vitales. Avec ce système, les données sont relevées automatiquement et régulièrement, et transmises directement à l’hôpital. Si le médecin régulateur détecte une anomalie, il peut alors alerter et guider les secouristes à distance. Et sauver plus de vies

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Stéphanie Chaptal