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1 – Quels sont les types d’offres ADSL ?

Il n’existe pas une seule ‘ forme ‘ de technologie ADSL, mais trois : l’IP ADSL, le dégroupage partiel et le dégroupage total. Ces différentes variantes conditionnent les débits
possibles, les services proposés mais aussi ­ et surtout ­ les prix.

Toutes les offres d’accès à Internet en haut débit par l’ADSL reposent sur une même technologie de base, appelée DSL (Digital Subscriber Line), qui consiste à transporter sur une même ligne de téléphone
classique (faite de fils de cuivre) de la voix et des données numériques. Pour cela, la ligne est ‘ partagée ‘ : les fréquences les plus basses sont utilisées par la voix, tandis que les fréquences
les plus hautes ­ inaudibles ­ sont réservées aux données. Physiquement, la ligne de téléphone aboutit dans un central France Télécom, où elle est reliée à un DSLAM, un équipement faisant l’interface entre les fils de cuivre et le réseau Internet.
Dans l’état actuel des technologies DSL, le débit théorique maximal de la ligne est d’environ 8 Mbit/s.

Des débits conditionnés par la méthode de raccordement

La spécificité de l’ADSL consiste à répartir ce débit de manière asymétrique (d’où le A devant DSL) : un débit important (débit ‘ descendant ‘) est réservé à la réception de
données (téléchargement ou download), tandis que l’envoi de données (upload) se contente d’un débit plus faible (débit ‘ montant ‘). Toutefois, si l’ensemble
des FAI utilisent la même technologie, il existe trois méthodes totalement différentes pour raccorder un client à l’ADSL : l’IP ADSL, le dégroupage partiel et le dégroupage total. Ces procédés conditionnent les débits possibles sur la ligne,
les services proposés mais aussi les prix. L’IP ADSL, aussi appelé Option 5 dans le jargon des fournisseurs d’accès, est la méthode la plus ancienne. Dans ce premier cas, la ligne téléphonique de l’abonné est connectée à un DSLAM appartenant à
France Télécom. C’est l’opérateur historique qui se charge de collecter le trafic Internet et de l’acheminer au FAI auquel le client est abonné.L’avantage de cette formule, c’est qu’elle est accessible sur une grande partie du territoire, environ 90 % des foyers français pouvant être reliés en IP ADSL. L’inconvénient, c’est qu’il s’agit d’une offre très encadrée
par France Télécom. Les débits sont les mêmes pour tous les fournisseurs d’accès (au maximum 2 Mbit/s aujourd’hui) et les services sont limités. Rien d’étonnant à cela : France Télécom ne peut pas paramétrer ses DSLAM en fonction des
services spécifiques à chaque FAI. De plus, l’opérateur ‘ historique ‘ applique un ‘ tarif de gros ‘, identique à tous les fournisseurs d’accès et
indépendant, ou presque, du nombre de clients. Résultat : tous les FAI proposent des offres semblables (en terme de débit) à des prix similaires. L’opérateur historique a consenti une seule ristourne. Dans les zones urbaines considérées comme
‘ denses ‘ (les grandes villes), le tarif de gros de l’IP ADSL est plus faible que dans les autres zones. Du coup, certains FAI ont concocté des offres à prix réduit accessibles uniquement dans ces
fameuses ‘ zones denses ‘.Pour proposer des débits plus élevés à des prix plus bas et ne plus dépendre de France Télécom, certains FAI ont choisi d’installer leurs propres DSLAM dans les centraux de l’ex-monopole public. La ligne téléphonique de l’abonné
est alors ‘ partagée ‘ entre le FAI (qui récupère les hautes fréquences transportant les données) et France Télécom (qui conserve la gestion de la voix). On parle alors de dégroupage partiel. L’avantage
de cette méthode c’est que le fournisseur d’accès est totalement libre de fixer ses prix, de choisir ses débits et les services proposés (télévision, téléphonie, etc.). L’inconvénient c’est que comme les FAI ont installé leurs DSLAM dans un nombre
très restreint de villes, les offres de dégroupage partiel restent réservées à quelques ‘ privilégiés ‘. Et comme France Télécom continue de gérer la partie
‘ voix ‘ de la ligne, elle prélève toujours un abonnement de 13 euros chaque mois. C’est pour remédier à ce dernier écueil que certains fournisseurs d’accès à Internet (comme Free, Neuf, Télécom Italia
et Tiscali) se sont lancés dans le dégroupage total. Dans ce dernier cas de figure, l’ensemble de la ligne (voix et données) est pris en charge par l’opérateur alternatif et l’ex-monopole public cesse de prélever l’abonnement à l’usager. C’est
l’idéal pour le fournisseur d’accès qui peut alors proposer tout ce qu’il souhaite (ou presque) à ses clients. Mais, en cas de problème avec leur fournisseur d’accès, ces derniers n’ont plus aucun autre interlocuteur à qui s’adresser et le
changement de fournisseur devient très complexe (lire Comment éviter les pièges des contrats ?).

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Stéphanie Molinier et Alain Steinmann, Maxime Rabiller