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Yzea.com: “Notre ambition: reproduire sur le Net le rez-de-chaussée d’un grand magasin”

Grégoire Gentil, 27 ans, et Stephan Morgan, 28 ans, les cofondateurs du site Yzea.com, s’attaquent au marché européen de la vente en ligne de produits féminins.

Le 12 mai dernier, Yzea.com a donné son premier assaut en France, sur un marché évalué à 18 milliards de francs, la lingerie. D’autres vont suivre rapidement. D’une même voix, les deux fondateurs expliquent comment, en moins de six mois, leur idée s’est concrétisée.Au moment où sonne le glas pour l’ambitieux Boo.com, est-ce bien le moment de lancer un nouveau site de commerce grand public ? Nous sommes confiants car nous partons d’un constat : les femmes sont mal servies par le commerce électronique. Actuellement, elles ne représentent que 32 % des internautes européens mais, aux Etats-Unis, elles sont autant que les hommes et réalisent déjà 60 % des achats en ligne ! Si le service tient ses promesses, les femmes deviennent des clientes fidèles. D’où le nom Yzea. C’est la déesse égyptienne protectrice des femmes et, plus prosaïquement, Your Zealous Electronic Agent, ” votre conseiller électronique dévoué “.Quelles sont vos ambitions ? Nous tablons sur 150 000 à 200 000 visiteurs la première année. Et sur un panier d’achat moyen de 350 à 400 francs. Nous comptons, en plus, attirer 30 % de clientèle masculine grâce à notre ” panier homme ” dont la commande sera livrée avec emballage cadeau, sur le modèle du site américain Victoria’s Secrets. Notre campagne de publicité est déclinée en bandeaux sur les sites financiers.Quelle est votre stratégie d’expansion ? Nous avions déjà l’accord des marques lorsque, fin mars 2000, nous avons levé 5 millions de dollars (32 millions de francs) auprès de la société de capital-risque anglaise Zouk. Nous avons choisi cette start-up montée par des transfuges de J. P. Morgan pour son expertise du B-to-C sur le marché européen. Avec leur aide, nous lancerons notre site sur le marché anglais, fin juin, puis, avant la fin de l’été, en Allemagne. Les lancements ne sont pas simultanés car nos sites étrangers ne seront pas une simple traduction de la version française. Nous nous adapterons aux habitudes d’achat locales.Pourquoi une équipe si réduite pour un site marchand de ce type ? Pour aller plus vite, nous avons décidé de réunir les compétences les plus pointues et pris l’option d’externaliser la logistique et l’informatique. Nous conservons en interne la maîtrise totale du marketing et la supervision par des professionnels expérimentés des fonctions sous-traitées. Nous passerons d’ici à la fin de l’année à un effectif de dix à vingt personnes pour couvrir les nouvelles lignes de produits comme la cosmétique et, bien sûr, assurer nos implantations étrangères.Quels ont été vos choix technologiques ?Nous voulions un site qui soit à la fois agréable et accessible à 95 % des micro-ordinateurs connectés. Nous avons dû faire des compromis techniques entre qualité d’image et rapidité de chargement. Il fallait éviter aux visiteurs de télécharger des logiciels supplémentaires. Par exemple, pour la présentation des modèles en rotation à 360?’, nous utilisons la technique du GIF animé (avec douze photos). La qualité d’image est moins performante que celle du JPEG, mais cela est compensé par une navigation plus légère et un chargement du site plus rapide. Nous avons aussi programmé nous-mêmes les moteurs de recherche des produits et l’assistant de taille.

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Propos recueillis par Sophie Maréchal