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YouTube tacle les amateurs de foot français

Des vidéos postées sur YouTube par des internautes français ont été supprimées par le site, à la suite de réclamations de la Ligue de football professionnel.

Publier des images de manifestations sportives ou des vidéos musicales sur Internet sans l’accord des ayants droit est illégal. Tel est le message martelé de plus en plus vivement par les groupes de médias et les organisations
sportives, à l’encontre des sites de partage de vidéos et de leurs utilisateurs. Plusieurs internautes français en ont récemment fait l’expérience, en voyant leurs vidéos éjectées par YouTube lui-même, parce qu’elles comportaient des images de
matchs de football.Le site,
récemment racheté par Google, répondait ainsi à des réclamations de la Ligue de football professionnel (LFP), très pointilleuse quant à la retransmission des images dont elle détient
les droits. Des doléances auxquelles YouTube est obligé de se plier, en tant qu’hébergeur de contenu.Les vidéos de matchs tournées par des amateurs sont aujourd’hui légion sur le Net. Un vrai poil à gratter pour les titulaires de droit (LFP, clubs) et les diffuseurs, qui monnayent leur retransmission exclusive à prix d’or. Mais c’est
bien souvent sans le savoir que les vidéastes amateurs se retrouvent dans l’illégalité. Ainsi, quelle ne fut pas la surprise d’un jeune supporter français lorsqu’il reçut des e-mails de YouTube, pour l’informer que trois de ses vidéos étaient
supprimées du site. ‘ Je n’avais filmé que le public qui chantait des chants lillois lors d’un PSG-Lille ! ‘, s’exclame-t-il.Chants ou ola, cela fait partie intégrante de la compétition, répond la LFP. De même, la ligue rappelle qu’il est interdit de filmer les entraînements, en compétition comme en club, mais que l’usage des films dans le cercle privé est
bien sûr autorisé. En fait, d’un point de vue légal, seul le droit à l’information permet de déroger aux droits d’exclusivité des retransmissions, et encore, dans un cadre restreint (extraits courts et gratuits, pour un journal télévisé, par
exemple).

Surveillance automatique

Reconnaissant que le public ne sait pas toujours ce qu’il peut ou ne peut pas faire, la LFP assure privilégier la prévention, en informant sur les forums et en prenant parfois contact directement avec des internautes. Mais la Ligue sait
aussi traquer le contrevenant. Et pour le faire à grande échelle, elle adhère au programme récemment mis en place par YouTube/Google, permettant aux titulaires de droits de repérer automatiquement les vidéos qui les concernent. Noyées parmi des
millions de films, les vidéos sont détectées par mots-clés (titre, descriptif) et l’ayant droit valide leur suppression. S’ensuit l’envoi automatique d’e-mails, comme ceux reçus par notre supporter.Selon la LFP, plusieurs dizaines de vidéos seraient ainsi repérées chaque semaine. Quant aux ‘ petits ‘ sites diffusant ce type de films, un coup de fil suffit généralement pour obtenir leur retrait. La
diffusion de matchs sur Internet ne nuit pas franchement aux finances de la Ligue, des clubs ou des diffuseurs, en tout cas pour le moment. Mais la LFP garde un ?”il sur le développement de cette pratique. Certains de ses homologues étrangers sont
d’ailleurs déjà passés à la vitesse supérieure. La NBA américaine, les ligues anglaise et allemande de football et le Bayern de Munich ont récemment fait pression sur la filiale de Google pour que soient retirées les vidéos les concernant, parfois
plaintes à l’appui.Du côté de l’industrie du disque et de l’audiovisuel, plus habituée au problème, quelques précautions avaient été prises. Google a notamment signé des partenariats avec Universal Music, Warner ou Sony, avec partage de revenus
publicitaires. Un accord du même ordre vient aussi d’être conclu avec la Ligue nationale de hockey (NHL) canadienne, préfigurant de nouveaux rapports avec le monde du sport.Après YouTube, d’autres sites de partage de vidéos devraient suivre cette voie, notamment MySpace, actuellement accusé par Universal d’encourager la diffusion de ‘ matériel protégé ‘.

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Julie de Meslon