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YouTube : les labels de musique veulent leur part du gâteau des revenus mobiles

Les majors envisagent de soutenir les concurrents du site de partage vidéo pour amoindrir son emprise sur le marché publicitaire mobile. Et le forcer ainsi à partager davantage l’argent tiré de la publicité.

Le trafic mobile de YouTube crée une nouvelle source de tensions entre le site de partage vidéo et les plus gros labels de musique : Universal, Sony et Warner. C’est le New York Post qui révèle l’affaire. Ces majors envisageraient de soutenir des concurrents comme Vessel ou Snapchat pour desserrer l’emprise de YouTube sur les revenus publicitaires générés par les vidéos gratuites de musique en ligne et surtout pour que Google revoit son modèle afin de le rendre plus performant.
Ainsi, un cadre de l’industrie musicale expliquait au quotidien new yorkais au sujet de Google : « Ils ne sont pas sérieux concernant la monétisation de la musique pour les créateurs, et, par conséquent, les labels se rendent compte qu’ils doivent réinitialiser la relation actuelle. »

Youtube réalise la moitié des revenus du streaming gratuit

« Quand vous regardez la façon dont la musique est monétisé, du moins bon au meilleur, YouTube est tout en bas », justifiait une autre source du New York Post qui travail dans un autre label.

Et le problème pour les labels est que Google et son portail vidéo pèsent très lourd sur le marché. Ils ont ainsi appris la semaine dernière, de la bouche même de Google, que le temps passé à regarder YouTube a bondi de 60% en deux ans et qu’il a même doublé en un an sur le mobile. Dans le même intervalle, le nombre d’annonceurs vidéo a, lui, augmenté de plus de 40%. Et pour 100 d’entre eux, la dépense moyenne a augmenté de plus de 60%. Un gâteau que Google n’a pas l’air de vouloir partager.

Selon la RIAA (Record Industry Association of America), les revenus générés par les services de streaming gratuits financés par la publicité se seraient élevés à 295 millions de dollars en 2014. YouTube aurait contribué à la moitié de cette somme.

Evidemment YouTube se défend en arguant que les revenus de ses partenaires ont doublé chaque année depuis trois ans. Il met aussi en avant sa formule payante Music Key, lancée au mois de novembre dernier et toujours en version bêta. « C’est un gigantesque trompe-l’œil », affirme le cadre d’un label, pour qui le modèle des vidéos en accès gratuit, payé par la publicité, est tout à l’avantage du géant de Mountain View. Les labels déplorent souvent la domination de ce modèle mais ne peuvent pas pour autant retirer leurs vidéos du jour au lendemain, afin d’éviter la mise en ligne de vidéos par les utilisateurs, qui échapperait totalement à leur contrôle…

De son côté, Google rappelait aussi en février dernier que YouTube arrivait tout juste à l’équilibre et ne dégageait pas encore de bénéfices. Il semblerait que les labels vont devoir faire preuve d’encore un peu de patience…

A lire aussi :
Streaming : Youtube entre en guerre avec les labels indépendants – 23/05/2014

Source :
The New York Post

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Amélie Charnay