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XML au coeur de la guerre des SGBDR

La sortie d’Oracle XML DB consacre la prise en compte native des fichiers XML dans des bases relationnelles. Un format qui s’impose chez leurs éditeurs.

Le mois de mai constituera une étape décisive pour le monde des éditeurs de bases de données. Oracle annoncera en effet, à cette date, la disponibilité de la nouvelle version de son SGBDR, Oracle9i Release 2, appelée aussi XDB. L’éditeur sera le premier fournisseur de SGBDR à proposer une base relationnelle offrant une gestion native des données au format XML.Jusqu’à présent, les développeurs répartissaient le contenu des documents XML au sein de multiples tables d’une base relationnelle (mapping), ou stockaient ce même contenu sous forme d’objets de grande taille comme les Blob (Binary Large Object) ou les Clob (Character Large Object).Prendre en charge directement XML garantit des performances optimales dans les fonctions de manipulation et de mise à jour des données et simplifie le travail des programmeurs.

Des technologies très variées

XML DB est l’aboutissement d’une longue évolution chez Oracle. La version 9i introduisait un attribut de données XML (XMLType), qui permettait de créer des tables mixtes, combinant des données classiques et des documents XML entiers. Le SGBDR fournissait des fonctions de manipulation de ces contenus s’appuyant sur une syntaxe essentiellement basée sur XPath, un mécanisme de requête adapté à XML.L’inconvénient majeur de cette technique était l’impossibilité de manipuler des parties de documents XML sans charger la totalité de ceux-ci en mémoire. La nouvelle version d’Oracle9i prend en compte les schémas XML sans que le développeur ait à en décrire la structure en SQL 99. À chaque insertion d’un fichier XML, XDB en compare la structure avec le schéma d’origine.” L’utilisation d’index hiérarchiques nous permet d’obtenir des temps de recherche similaires à ceux de Tamino “, précise Philippe Elinck d’Oracle France.Chez IBM, l’approche est différente. Fort de l’acquisition de la technologie d’Informix, le constructeur a récemment présenté Xperanto (lire DM&R n?’503 p.12), une solution fondée sur XQuery, un mécanisme de requête en cours de validation par le W3C.Xperanto présente une vue XML des données relationnelles présentes dans une base et réduit les temps de développement d’une nouvelle application reposant massivement sur des accès XML. Prévoyant, Oracle met en ?”uvre le même type de dispositif dans XDB, utilisant un système de vues logiques avec la génération d’un schéma XML correspondant.Chez Sybase, le stockage XML passe, comme pour Oracle, par une colonne capable de stocker la hiérarchie des classes d’un composant, même si la démarche, à terme, est moins aboutie. Sybase ignore le type XML proprement dit et s’est contenté de créer un type de donnée nommé JXML, dérivé du type objet.Enfin, Microsoft, à la traîne, développe encore la prochaine version de SQL Server, connue sous le nom de code de Yukon et prévue pour fin 2003. En attendant, l’éditeur se refuse à communiquer et fournit un kit de développement, SQLXML 3, capable de présenter des données relationnelles sous la forme de documents XML.

Services web encore…

Derrière ces technologies disparates d’apparence, mais similaires sur le fond, se profile une évolution technologique décisive. L’arrivée des services web entraîne une transformation des SGBDR et des serveurs d’applications. Si ces derniers constitueront les plates-formes d’exécution des futurs services, ils seront inopérants sans les réservoirs de stockage que sont les bases de données.Les fichiers WSDL (Web Services Description Language), WSUI (Web Services User Interface) sont autant de documents qui doivent être stockés et indexés quelque part. Nelson Mattos, ingénieur en chef des bases de données chez IBM Corp. avoue franchement que ” XML est un élément fondamental de la stratégie d’IBM et concerne aussi bien DB2 que WebSphere “.Dans ce domaine, Oracle avec Oracle Dynamic Services, IBM avec WebSphere et Microsoft avec .NET ne cachent pas leurs ambitions. Les bases de données doivent stocker les fichiers nécessaires au déploiement des services web, quelle que soit la technologie mise en ?”uvre. Qu’importe si le mapping et la visualisation de données de vues relationnelles en XML se révèlent beaucoup plus lents avec un SGBDR qu’avec un Tamino, les processeurs possèdent la puissance nécessaire pour pallier la différence.Priorité au premier qui verra son standard reconnu : il imposera son avancée technologique et bénéficiera d’une longueur d’avance sur ses concurrents. Ce n’est pas un hasard si IBM parie sur XQuery.Ce langage de requête, en cours de validation au W3C, semble le plus prometteur : sans modifications excessives de la base de données, il facilite le développement rapide d’applications utilisant XML. De fait, Xperanto se révèle la solution fédératrice pour IBM qui décline DB2 dans de multiples formats, sur mainframe, Unix, etc.Nelson Mattos ne s’en cache pas : ” Nous espérons influencer le marché en proposant une implémentation de Xquery avant nos concurrents. Xperanto exploiterait les données présentes dans les multiples déclinaisons de DB2 mais aussi dans les bases Oracle ou Microsoft par le biais de connecteurs spécialisés. “Avec la prise en compte des composants objets, puis d’Olap et enfin d’XML, les bases de données relationnelles font une fois de plus la preuve de leur ubiquité.

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