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Wysips : et si nos téléphones se rechargeaient à l’énergie solaire ?

Nous avons rencontré Ludovic Deblois, le fondateur de Wysips, une société française dont la technologie pourrait bien équiper votre futur mobile. Elle transforme l’écran en surface photovoltaïque et permet d’étendre l’autonomie.

Ludovic Deblois en est certain : « dans quelques années, nous n’aurons plus besoin de chargeur pour notre téléphone. » Ce jeune entrepreneur, ingénieur de formation, est pourtant loin d’être un rêveur.  En 2009, il cofonde Wysips, une entreprise basée à Aix-en-Provence, dont le projet est ni plus ni moins un « téléphone mobile solaire autonome », rechargé uniquement grâce à des cellules photovoltaïques.

Pour parvenir à cela, Wysips dispose d’une technologie unique au monde : des « panneaux solaires » fins et transparents, que l’on peut parfaitement adapter aux écrans de nos appareils mobiles. Epais d’un dixième de millimètre, ils ne gênent en rien une utilisation tactile (voir la vidéo ci-dessous).

Des cellules photovoltaïques transparentes

Comment ça marche ? Un peu à la manière des fameuses images lenticulaires, qui présentent des formes différentes ou un effet de relief selon l’angle sous lequel on les regarde. C’est Joël Gilbert, l’autre cofondateur de Wysips, qui a eu l’idée de s’inspirer de ces effets d’optique pour les appliquer aux cellules photovoltaïques. De cette manière, il est possible de voir ce qui est affiché à l’écran tout en absorbant une partie de la lumière qui sera convertie en électricité.

Le film lenticulaire de Wysips est ainsi constitué d’une couche de lentilles semi-cylindriques, qui orientent les faisceaux lumineux, doublée d’une couche de bandes de cellules photovoltaïques (voir infographie et le site de Wysips). Le tout est simplement « posé » par la suite sur un écran traditionnel.

Un supplément de batterie pour l’instant

Soyons clairs : dans sa version actuelle, la technologie de Wysips ne permettra pas de se passer de chargeur. « Sur les téléphones mobiles, on apporte un complément d’énergie, indique M. Debois qui permettra d’empêcher d’augmenter la taille des batteries et de ne plus jamais tomber en panne ». En revanche, les livres électroniques, bien moins gourmands – merci l’encre électronique – pourraient être dispensés de chargeur grâce à Wysips.  

Concernant les mobiles, M. Deblois précise « qu’avec une heure d’ensoleillement extérieur, on peut fournir une demi-heure de communication », mais n’a pour l’instant pas de chiffre plus explicite à donner quant au gain d’autonomie que sa technologie offrira à terme, car il dépendra largement des utilisateurs et de leurs habitudes. Il détaille cependant qu’il faudrait réunir 600 smartphones dotés de la technologie pour subvenir aux besoins électriques d’une maison individuelle, chauffage exclus.

Les grands fabricants de mobiles intéressés

D’après M. Deblois, les premiers téléphones dotés de sa technologie verront le jour au deuxième semestre 2012. Une unité de fabrication des films, qui sera située dans le Sud de la France, sera construite au préalable, entre la fin d’année et le début 2012.

M. Deblois se montre assez peu disert quant à ses futurs clients. Il nous a juste confié être « en discussion » avec les cinq plus grands fabricants de mobiles, « en discussion avancée » avec un opérateur télécom européen qui souhaiterait obtenir la technologie en priorité et « en finalisation de négociation avec un opérateur américain ». Des opérateurs et des fabricants qui aimeraient bien profiter de l’effet marketing qu’apporterait cette technologie « verte » à leur offre…

L’écran du démonstrateur de Wysips : en bas, un écran classique. En haut, il est garni, en plus, du film à cellules photovoltaïques. Comme on peut le constater sur l’écran de contrôle au-dessus de l’appareil, le voltage diminue lorsque l’on passe la main devant l’écran. Ce prototype ne bénéficie pas d’un traitement antireflet, d’où les réflexions de lumière que l’on peut constater.

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Eric Le Bourlout