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Worldcom : le patron cow-boy devant la justice

Le procès de Bernard Ebbers, ex-patron de l’opérateur, débute. Il est poursuivi pour fraude et devra répondre des raisons qui ont acculé Worldcom à une des plus grandes faillites de l’histoire économique américaine.

Il y a eu Enron, mais il y a aussi et surtout eu Worldcom. Une des plus grandes faillites de l’histoire économique américaine, prononcée en 2002, se retrouve devant les tribunaux américains. Ces jours-ci démarre le procès de Bernard
Ebbers, l’ex-patron de l’opérateur télécoms, plus porté sur les bottes de cow-boys et les jeans que sur le complet veston.Il y a trois ans, le géant Worldcom, faisait part de graves irrégularités comptables pour la période 1999-2001. De 3 milliards de dollars, les erreurs n’ont cessé de gonfler, pour atteindre la somme faramineuse de
11 milliards. En juillet 2002, l’opérateur télécoms
se plaçait sous le chapitre 11 de la loi américaine sur les faillites, contribuant à enfoncer le monde de la high-tech et des télécoms dans une crise profonde.

Bernie Ebbers contre Scott Sullivan

Bernie Ebbers, poursuivi par le gouvernement américain pour fraude comptable, devra répondre de ce retentissant scandale. Ses avocats ont fondé toute leur stratégie sur l’attaque de Scott Sullivan, ex-directeur financier de Worldcom. Ce
dernier a répliqué en choisissant de plaider coupable et a accepté de collaborer avec les autorités pour prouver l’implication de Bernie Ebbers. L’accusation essaiera de prouver qu’Ebbers avait un intérêt personnel à falsifier les comptes de
Worldcom (ses actions ayant servi à cautionner des prêts bancaires) et qu’il a refusé de publier des alertes, malgré les conseils de Sullivan.L’affrontement s’annonce rude entre les deux membres de l’ex-duo de Worldcom, qui avait réussi à faire de ce petit opérateur local du Mississipi un des cadors mondiaux des télécoms, en s’offrant notamment un grand opérateur, MCI.
Worldcom, justement rebaptisé MCI, est, depuis ce scandale,
sorti du chapitre 11 au printemps dernier, en négociant le paiement dune amende de 750 millions de dollars à la SEC et en renégociant auprès de ses créanciers son abyssale dette
de 41 milliards de dollars. De fait, elle a été réduite à 4,5 milliards.

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Guillaume Deleurence