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Windows et Linux peuvent coexister en bonne intelligence

Les deux systèmes d’exploitation sont aujourd’hui souvent associés sur une même plate-forme. Si les serveurs Linux s’intègrent facilement à un réseau Windows, la cohabitation est plus complexe sur le poste client.

Si nous avons choisi Linux pour exploiter nos trois nouveaux serveurs, c’est bien sûr pour une question de coût. ” Comme en témoigne le directeur général de la société OPhL (lire encadré), le choix de Linux est surtout motivé par des raisons économiques, la stabilité du système étant le second critère. De fait, les entreprises adoptent de plus en plus le système d’exploitation libre. Mais elles n’en abandonnent par pour autant leur précédent système, Windows dans la majorité des cas, qu’elles préfèrent laisser sur les postes de travail pour ne pas perturber les utilisateurs et protéger leurs investissements logiciels. Dès lors, il faut s’assurer de l’interopérabilité des deux systèmes d’exploitation dont la nature et les modèles de développement sont antagonistes. “Nous n’avons rencontré aucun problème de compatibilité en intégrant Linux dans la partie serveur de notre réseau de PC Windows “, commente Patrick Gamblin d’OPhL, qui a confié le projet à la SSII Atrid. Le serveur de fichiers de l’OPhL repose sur Samba, un logiciel libre qui permet de faire communiquer un serveur Unix avec des machines fonctionnant avec Windows, en utilisant le protocole SMB (Server Message Block). Il permet aux micro-ordinateurs de partager de l’espace disque, des imprimantes, etc. Le serveur Linux est alors considéré comme un serveur NT par le réseau.

Des émulateurs plus ou moins performants

OPhL s’est aussi dotée d’un serveur de messagerie Linux. Là encore, tout fonctionne parfaitement, bien que le client de messagerie Outlook Express soit étroitement lié à Windows : “Outlook Express se connecte à l’adresse qu’on lui donne, quel que soit le serveur cible. De toute façon, il utilise le format Mime [Multipurpose Internet Mail Extension, Ndlr], qui résout de nombreux problèmes de compatibilité, comme ceux entre Mac et PC “, reprend Patrick Gamblin.
En revanche, la cohabitation entre Windows et Linux devient plus complexe lorsqu’il s’agit d’utiliser les deux systèmes sur les mêmes postes de travail, une configuration tout de même rare. L’utilisateur peut soit redémarrer sa machine à chaque fois qu’il veut travailler avec un système d’exploitation différent, soit utiliser un émulateur. Le logiciel libre Wine (pour WINdows Emulator) a précisément été conçu pour utiliser des applications Windows avec Linux, mais son développement n’est pas encore terminé. L’émulateur le plus abouti à ce jour est VMware for Linux (ou VMware for Windows), un logiciel commercial qui fonctionne selon un mode original. “Il permet de créer des machines virtuelles sur les PC, explique le responsable informatique de l’EMAC (École des mines d’Albi-Carmaux), qui vient de s’en équiper. Nous lui avons d’abord déclaré les répertoires privés des utilisateurs, situés sur notre serveur. Il suffit ensuite de cliquer sur une icône Windows pour que le système bascule. Pour revenir à Linux, inutile de redémarrer la machine.” L’outil est performant pour un usage courant mais des problèmes peuvent appara”tre si l’application Windows est trop complexe. Autre inconvénient, la présence des deux systèmes sur le PC nécessite beaucoup de ressources : “Nos PC fonctionnent avec des processeurs Celeron à 600 MHz, mais on a l’impression qu’ils tournent avec des 300 MHz… “, signale Emmanuel Otton. La cohabitation des deux systèmes d’exploitation sur le poste de travail doit donc être bien pesée.

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JULIE DE MESLON