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Wikileaks et ses scoops sulfureux en manque cruel de fonds

Ce site spécialisé dans la révélation de documents hautement confidentiels envoyés par des contributeurs anonymes manque d’argent.

Wikileaks a probablement sorti plus de scoops dans sa courte vie que le Washington Post ces trente dernières années. » C’est le journal The National qui le dit. La citation figure en bonne place sur la page d’accueil du site ainsi distingué, Wikileaks.org, spécialisé dans la publication de documents confidentiels très sensibles (leak signifie « fuite » en anglais) adressés par des informateurs dont l’anonymat est garanti.

Seulement voilà, Wikileaks fonctionne grâce aux dons de ses lecteurs et de ceux qui soutiennent le projet, afin de pouvoir opérer en toute indépendance. Il n’accepte d’ailleurs aucun don émanant de gouvernements ou d’institutions.

Or le site se trouve aujourd’hui en manque cruel de fonds. Il y a quelques jours, Wikileaks a purement et simplement suspendu ses activités pour se concentrer sur la quête de financements. Il n’est donc plus possible de consulter quelque document que ce soit, et le site est réduit à une simple page d’accueil où est publié un appel aux dons (voir ci-dessus).

Un budget annuel de 600 000 dollars

The Sunshine Press, l’organisation qui gère Wikileaks, annonce avoir récolté 130 000 dollars en 2009. Mais cette somme ne suffit pas à couvrir les frais permettant de faire tourner le site. Ceux-ci s’élèvent à « un peu moins de 200 000 dollars ». Et encore, le budget annuel, incluant la rémunération de l’équipe, se monte à 600 000 dollars.

Les internautes désireux de soutenir Wikileaks peuvent adresser leurs dons directement sur le site, grâce aux interfaces de paiement Tipit, Moneybookers et PayPal. Deux adresses postales, en Australie et au Kenya, sont également fournies pour envoyer des chèques.

A titre d’exemple, parmi les coups d’éclat de Wikileaks figurent la publication de la liste des membres du British National Front, parti d’extrême droite britannique ; la transcription de plus de 500 000 messages des forces de police et des secours échangés par pager lors des attentats du 11 Septembre 2001 ; les e-mails piratés du gouverneur de l’Alaska Sarah Palin, personnalité sujette à des polémiques régulières et figure de la droite américaine : elle était la candidate républicaine à la vice-présidence des Etats-Unis lors de la dernière présidentielle.

Wikileaks n’évoque pas la fin de ses activités et parle même de « revenir bientôt ». Il doit avoir en stock bon nombre de documents à publier. « Même [un don de] 10 dollars permettrait de mettre l’un d’entre eux dans les mains de dizaines de milliers de personnes », explique le site.

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Arnaud Devillard