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Wi-Fi décolle à l’aéroport de Nice

L’aéroport Nice Côte d’Azur vient de déployer le premier réseau Wi-Fi 802.11b commercial de France. L’infrastructure prévoit un réseau public et un intranet pour les entreprises clientes de la plate-forme aérienne.

Wi-Fi gagne progressivement du terrain. Dernière conquête en date : le nouveau terminal de l’aéroport Nice Côte d’Azur. Inauguré fin décembre 2002, le bâtiment à l’architecture futuriste offre aux passagers un accès Internet sans
fil 802.11b à 11 Mbit/s.‘ Il s’agit en fait du premier hot spot Wi-Fi commercial de France. D’autres projets sont certes en cours d’installation, à l’aéroport de Pau par exemple, mais le nôtre fonctionne dès
aujourd’hui ‘
, s’enorgueillit Jacques Vaesken, directeur du système d’information de la chambre de commerce de Nice.

Un réseau partagé en trois parties

Le projet est né en juillet 2002, avec pour objectif d’être prêt lors de l’inauguration du nouveau Terminal 2, cinq mois plus tard. ‘ C’est allé très vite. Nous avons lancé les consultations publiques fin
août, et sélectionné les prestataires fin septembre. Nous savions ce que nous voulions, ce qui facilite les choses : il nous fallait un réseau en trois parties (publique, privée et professionnelle), dont nous serions totalement
maîtres ‘
, se souvient Jacques Vaesken.La CCI exige également un opérateur capable de faire du roaming, autrement dit de servir de passerelle vers le réseau de l’opérateur de chaque utilisateur du hot spot, qui retrouve ainsi automatiquement ses services habituels et est
facturé directement par son opérateur.Mis en concurrence avec des géants tels Siemens, France Télécom (qui pourtant affirmait préférer UMTS à la technologie Wi-Fi 802.11b) et Cast Telecom, c’est finalement la société d’ingénierie monégasque Tekworldla qui a été retenue.
‘ Nous avions déjà travaillé avec eux, et ils ont su nous proposer un projet complet. Et puis leurs conditions étaient les plus avantageuses pour nous ‘, reconnaît Jacques Vaesken, sans pour autant
en dire plus.Avantageuses, car la CCI ne compte pas payer son accès à Internet : elle souhaite que ce soit l’opérateur qui le prenne en charge et se rémunère grâce à une partie des bénéfices générés par les communications.
‘ Il faut que les opérateurs apprennent à partager ! Pour les entreprises qui gèrent des lieux publics avec du passage, ou qui génèrent beaucoup de trafic, il faut impérativement négocier un
reversement ‘
, conseille le responsable du système d’information.

Six bornes très discrètes

Sur le terrain, la partie technique du projet n’a posé aucun problème. ‘ Notre première étape a consisté à réaliser une étude de couverture afin de déterminer le nombre de bornes Wi-Fi nécessaires, ainsi que leur
localisation. L’aérogare étant en forme de cône inversé entièrement vitré, nous avions peur de ne pas pouvoir maîtriser leur couverture, et créer des interférences avec l’infrastructure déjà en place sur les pistes. Mais les vitres du terminal
contenant du titane, elles agissent comme une cage de Faraday ! ‘
, se souvient Jérôme Perez, chef de projet à la CCI et responsable du dossier.Les bornes sélectionnées, de marque Symbol, sont très discrètes. ‘ Ce sont de petits boîtiers de 10 ?- 10 cm, avec deux petites antennes. Elles sont simples à installer. Nous nous sommes juste
assurés de leur redondance sur toute la zone couverte ‘
, poursuit Jérôme Perez. Ce sont au total six bornes qui couvrent une zone de 25 000 m2 sur plusieurs étages comprenant la salle
d’embarquement et les commerces du nouveau Terminal 2.Dans la salle des machines, l’infrastructure matérielle est, elle aussi, très simple. ‘ Nous avons trois serveurs, des PC Siemens. Le premier, fonctionnant avec Windows NT, assure la sécurité à l’aide d’un
coupe-feu Check Point NG. Son rôle est d’isoler les réseaux et les clients. Il s’assure qu’aucun utilisateur ne peut accéder via le hot spot à un autre réseau ou à notre réseau privé. Le second serveur, toujours avec Windows NT, héberge notre
portail web. C’est lui que les utilisateurs voient en premier lorsqu’ils se connectent. Le dernier serveur fonctionne, lui, avec Linux. Il assure la facturation et gère l’option de roaming grâce à un logiciel de la société
Netinary ‘
, détaille Jérôme Perez.La connexion de l’ensemble au reste du monde est assurée par une ligne ADSL à 128 kbit/s de chez Completel. Sur le terrain, lorsqu’un voyageur se connecte à l’aide d’un modem 802.11b (avec un ordinateur portable, un PDA, etc.), il
n’a tout d’abord accès qu’au portail de la CCI, dont la consultation est gratuite. À partir de ce dernier, seule la navigation sur Internet est payante. ‘ S’ils ne choisissent pas le roaming [facturation par leur propre fournisseur d’accès si ce dernier a passé un accord avec la CCI, NDLR], les utilisateurs peuvent acheter une carte prépayée
qui leur donne un crédit temps de connexion, ou bien régler directement sur le portail à l’aide de leur carte bancaire ‘
, explique Jacques Vaesken.

Une rentabilité prévue dans deux ans

Les tarifs ne sont pas encore fixés, mais il devrait en coûter environ quinze centimes d’euros la minute d’Internet, avec un tarif dégressif. Sur ce montant, impossible de connaître la part de la chambre de commerce.
‘ C’est, pour l’instant, encore une opération d’image. Mais nous espérons que cela rapportera de l’argent dans les deux ans. D’ici là, ce service sera ouvert à tous nos terminaux, dont
l’international, ce qui est probablement plus rentable ‘
, estime Jacques Vaesken.Une autre source de revenus est prévue. Le réseau déployé par la CCI comporte en effet trois volets. Si le premier est ouvert au public et le second réservé aux besoins de la chambre de commerce, le troisième est dédié aux prestataires
de services qui travaillent sur la plate-forme aéroportuaire. Ils pourront l’utiliser à leur gré afin de faciliter la vie de leurs employés… moyennant rétribution à la CCI, bien sûr !

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Jérôme Saiz