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Le film sur « l’affaire DSK » sortira uniquement en VoD

Le film d’Abel Ferrara sur l’épisode new-yorkais de DSK bouscule la chronologie des médias. Plutôt qu’en salles, il sera diffusé sur les réseaux de distribution Orange, Free, iTunes ou Netflix.

Un mois l’ouverture du 67ème festival de Cannes, un événement devrait faire causer et écrire sur la croisette. « Welcome to New York », le film d’Abel Ferrara inspiré de l’affaire DSK, ne fait pas partie de la sélection officielle. Soit ! Mais surtout, il ne sortira pas dans les salles françaises. Il sera diffusé durant le festival via Internet sur le petit écran en VoD via les réseaux de distribution Orange, Free, iTunes ou Netflix pour le prix de 7 euros.

Dans un entretien au Monde, les coproducteurs du film, Vincent Maraval et Brahim Chioua expliquent ce choix, qui, en fait n’en est pas un, même s’ils expliquent « avoir envie depuis longtemps de tenter une expérience en ligne ».

C’est surtout parce qu’il n’a bénéficié d’aucun financement français que cette sortie en ligne a été imaginée. « Le film a été totalement financé aux États-Unis, signale Vincent Maraval. Si Canal + ou France 2 avaient investi dans le film, il aurait fallu le sortir en salles pour qu’il soit qualifié d’œuvre de cinéma. » Il n’explique pas pourquoi les chaînes de télévision n’ont pas désiré financer ce projet.

Par ailleurs, il précise que « en France, comme la loi interdit la simultanéité de la salle et de la VoD, on a fait le choix d’Internet. Dans d’autres pays, aux États-Unis notamment, le film sortira en même temps en salles et sur le web. »

« De la très bonne chair à piratage. »

Cela dit, les coproducteurs pensent que cette sortie en ligne leur apportera une meilleure audience et une meilleure rentabilité.

Pour l’audience, ils se basent sur un précédent film d’Abel Ferrara, 4h44 dernier jour sur terre, qui a fait « 20 000 entrées en salles en France et 3 millions de vues sur YouTube ». Pour Welcome to New York, les financiers sont convaincus qu’avec 250 copies, ils ne peuvent espérer plus que « 300 000 entrées dans le meilleur des cas. »

Quant à la rentabilité, Vincent Maraval et Brahim Chioua sont convaincus qu’elle sera plus importante que si le film était sorti au cinéma. Ils comptent dépenser un million d’euros qui ne serviront donc pas à financer les frais techniques des copies. Cette somme servira donc à une promotion hors-norme. « On va faire de l’affichage, des bandes-annonces, mais aussi de la pub télé – ce qui est interdit lors d’une sortie en salles. Pendant dix jours, le film sera exposé sur les pages d’accueil de toutes les plateformes Internet, iTunes, Free, Orange… : on touchera 20 millions de visiteurs par jour. »

Quant au piratage, ils ne sont pas inquiets, bien au contraire. « Tout le monde va vouloir le voir tout de suite, c’est de la très bonne chair à piratage. » Et si jamais des poursuites judiciaires sont lancées contre le film, rien ne pourra arrêter sa diffusion sur la Toile.

 

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Pascal Samama