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‘ We Live in Public ‘, un film sur un visionnaire déchu du Net

Josh Harris a créé Pseudo.com et gagné des millions de dollars avant d’exploser en vol. Un documentaire sur sa vie vient d’être primé au Festival de Sundance.

‘ C’est l’histoire du plus grand pionnier de l’Internet, dont vous n’avez jamais entendu parler ‘. L’histoire d’une vie dont les fulgurances visionnaires, et la déchéance sont aujourd’hui
exposées au public, à travers un documentaire d’Ondi Timoner, fraîchement primée au Festival du film de
Sundance (voir la bande annonce en fin d’article).L’objet cinématographique, We Live in Public retrace le parcours de Josh Harris, fondateur de la société d’études Internet Jupiter Communications, créateur d’une des premières version en réseau de
Doom, et au beau milieu des années 90, d’un réseau de télévision en ligne, Pseudo.com.L’homme a théorisé, bien longtemps avant l’arrivée des MySpace et autres Facebook, la fin de la sphère privée, et l’abandon de la vie personnelle, si ce n’est intime, désormais volontairement
jetée en pâture sur la place publique du Web.

Cinq ans passés à regarder tomber les pommes

Au tournant du millénaire Josh Harris, surnommé par ses condisciples le ‘ Warhol du Web ‘, ouvre un ‘ bunker underground ‘ à New York où plus d’une centaine de
personnes se pressent pour faire la fête, en circuit fermé, surveillées par tout un réseau de caméra. ‘ Ici tout est gratuit ‘, explique-t-il alors face caméra. ‘ A l’exception de
ces petits films que nous tournons sur vous, et qui nous appartiennent ‘.
A cette époque Loft Story n’est pas encore sorti des cartons d’Endemol.Une fois le bunker fermé par les autorités, Josh Harris va pousser l’expérience plus loin ?” trop loin ?” en jouant avec sa compagne le rôle de cobaye, vivant 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7
sous l’?”il de 32 caméras, jusqu’à perdre pied avec la réalité.Son couple se délite, sa situation financière se dégrade (il subit de plein fouet l’éclatement de la ‘ bulle Internet ‘), son équilibre mental n’est plus qu’un lointain souvenir.Et voici comment ‘ un pionnier de l’Internet ‘ qui disposa un jour de 80 millions de dollars sur son compte en banque passa ensuite cinq années, ruiné, loin du Web et de ses réseaux sociaux, dans une
exploitation agricole du nord de l’Etat de New York, à regarder les pommes tomber des arbres…

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Philippe Crouzillacq