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Wall Street se mobilise et évite le krach

Baisse des taux américains et européens, injections de liquidités, plans de rachat d’actions massif, appels répétés au patriotisme et au calme. Rien n’a été négligé pour éviter le pire. Du coup, Wall Street limite ses pertes, et les marchés européens se redressent, soulagés.

L’équation n’était pas aisée à résoudre. Les très nombreux problèmes techniques surmontés, il restait encore le risque majeur d’un krach financier. Pour l’éviter, les reponsables financiers du monde entier ont fait preuve d’une coordination dont ils ne sont pas coutumiers.Premier acte. Ce matin, quelques minutes avant la cloche de Wall Street ?” tenue ce jour par les pompiers de Manhattan ?”, la Réserve fédérale américaine annonçait une baisse de ses taux directeurs de 50 points de base, soit un taux d’escompte ramené à 2,50 %.Deuxième acte. Profitant de l’autorisation exceptionnelle de la SEC (le gendarme boursier américain) de racheter leurs propres titres sans restriction de volume ni avis préalable, Cisco, Intel, mais aussi General Electric ont mis en place de larges plans de rachat d’actions. Hélas, tous n’ont pas eu le même succès.Alors qu’à la mi-séance le Dow Jones et le Nasdaq affichaient des baisses oscillant entre 5 et 6 %, Cisco ne perdait que 2,8 %, Intel plus de 7 %, et GE 9,10 %.Troisième acte. Les appels au calme lancés par tous, y compris le président George W. Bush, et les déclarations pleines de bonnes intentions de la part de figures charismatiques des marchés comme Jack Welsh ou Warren Buffet ont contribué peu ou prou à diminuer le sentiment de panique.

Baisse contenue à Wall Street

A l’ouverture de Wall Street, la baisse restait contenue. Le Nasdaq affichait un compteur en baisse de 4,81 %, et le Dow Jones ouvrait sur une baisse de 0,39 %. Quelques heures plus tard, le Dow Jones s’affaissait à son tour pour se stabiliser autour des 5 % de baisse. Le pire était donc évité puisque les analystes anticipaient une baisse maximale de 10 %.Côté européen, cette réaction des marchés américains a été un véritable soulagement. Après avoir été bousculé en début de séance, le CAC 40 a trouvé le chemin de la hausse pour finir la séance à +2,71 %. Le DAX se montre encore plus optimiste avec une hausse de 4,02 %. Londres, sans doute plus solidaire des marchés américains, ne gagne que 2,12 %.La Banque centrale européenne (BCE), en coordination avec la FED, baissait ses taux d’un demi-point. Signe fort vis-à-vis des Américains de la part de la BCE, elle qui rechignait tant à cette opération depuis des mois.

Les compagnies aériennes dans la tourmente

Seule ombre au tableau, la chute libre des compagnies aériennes américaines ?” qui cédaient jusqu’à 40 % en séance pour certaines d’entre elles ?” et les grosses pertes des petites valeurs du Nouveau Marché, qui conclut encore une séance à la baisse (-1,62 %) pour approcher les 20 % de baisse sur 5 jours.Il semble que les valeurs européennes aient bénéficié du rôle de valeur refuge alors que le risque d’une crise outre-Atlantique reste vivace.Parmi les meilleures opérations de la journée, Vivendi reprend 11,37 % et efface à peu de chose près les pertes de vendredi (11,99 %). TMM et France Télécom se reprennent également, avec des hausses respectives de 7,74 % et 6,16 %.De l’avis des investisseurs, ces hausses restent tout à fait limitées et sont parfaitement logiques après les baisses de la semaine dernière.Beaucoup trop d’inconnues subsistent aux yeux des analystes. Il faudra quelques jours encore pour que l’on mesure l’ampleur du ralentissement économique qu’entraînent les attentats. De plus, le type de riposte choisi par l’armée américaine nétant pas encore connu, les investisseurs préfèrent attendre avant de se montrer acheteurs ou vendeurs.Il est probable que le système financier américain va rester sous surveillance pendant quelques jours encore.

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David Prud'homme