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VTC : la guerre des taxis contre Uber s’amplifie en Europe

La justice belge a décidé d’interdire à Bruxelles le service de covoiturage Uber-Pop. Soutenu par Neelie Kroes, le groupe californien a décidé de faire appel.

Les taxis professionnels ne baissent pas les bras face à Uber, le groupe californien qui bouleverse leur métier à grands coups de technologies.

Quelques semaines après leur mouvement de grève en France, les taxis ont remporté une victoire en Belgique. Le tribunal de Bruxelles a ordonné à l’Américain d’arrêter le service de covoiturage UberPop, qui propose à n’importe quel particulier possédant un permis de conduire depuis plus de trois ans de se lancer dans le transport de personnes. La décision est assortie d’une astreinte de 10.000 euros par infraction constatée.

Pour Nelly Kroes, commissaire européenne chargée des nouvelles technologies, c’en est trop ! Sur son compte Twitter et sur son blog, elle s’est dit « scandalisée » par cette décision de justice. Elle a aussi mené une passe d’armes contre la ministre bruxelloise des Transports, Brigitte Grouwels, qu’elle traite carrément de « ministre de l’antimobilité ».

Pour Mme Kroes, « Cette décision ne protège pas et n’aide pas les usagers, elle protège un cartel de taxis ». Réponse en néerlandais de Mme Grouwels, via l’agence de presse Belga : « Le système de Uber est intéressant, mais il existe des règles et il convient de les respecter. “Le tribunal de Commerce a constaté qu’elles n’étaient pas respectées. Il est particulièrement fâcheux de la part d’une commissaire d’estimer que les règles ne doivent pas être respectées ». En conclusion, elle réaffirme son soutien aux taxis et accuse Nelly Kroes d’incarner le « libéralisme sauvage ».

De son côté, Uber a annoncé qu’elle allait contester « de toutes les manières possibles » la décision du tribunal de commerce de Bruxelles.

Le ton monte aussi en France

En France, le bras de fer se poursuit entre les sociétés de taxis et le VTCiste. Le remaniement ministériel a repoussé le rapport commandé à Thomas Thévenoud, député PS de Saône-et-Loire, par Jean-Marc Ayrault qui devait être rendu le 14 avril.

Après leur mouvement de grève, les taxis professionnels avaient obtenu d’imposer aux VTC un délai minimum de 15 minutes après réservation. Cette contrainte a rapidement été annulée par le Conseil d’État.

Quant à Uber-Pop, il est toujours dans le collimateur de la DGCCRF (direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes). Ce service pourrait tomber sous le coup de la « pratique commerciale trompeuse » ; il serait alors interdit en France et passible d’une amende de plus d’un million d’euros.

Cette guerre entre les taxis professionnels et les entreprises spécialisées dans les VTC a récemment pris un nouveau virage. Le groupe G7 a déposé plainte pour diffamation contre le site La Tribune après la publication en octobre 2013 d’une chronique de Nicolas Colin, coauteur du rapport « Colin et Collin » sur la fiscalité du secteur numérique. Intitulé « Les fossoyeurs de l’innovation », ce papier voulait répondre à une interview de Nicolas Rousselet, PDG du groupe G7, titrée « Ça roule pour l’innovation ».  Nous avons contacté Nicolas Rousselet, PDG du groupe G7, qui n’a pas désiré commenter cette action. Pour soutenir M. Colin et pour lancer le débat, un hashtag de soutien a été lancé sur Twitter.

 

Lire aussi :
Les taxis entrent en guerre contre les VTC en général et Uber en particulier (13/01/2014)
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Pascal Samama