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Votre logiciel plante ? C’est votre faute !

Fait divers : un utilisateur sort d’un magasin avec un logiciel tout neuf à la main. Tout à coup, la boîte tombe sur la chaussée. Un cycliste fait un écart pour l’éviter, ce qui surprend un conducteur d’autocar. Malgré les efforts du conducteur, l’autocar percute une vitrine de restaurant : dix blessés.

L’utilisateur ramasse alors son logiciel, ouvre la boîte un peu cabossée. Il lit attentivement le feuillet intitulé “conditions de garantie” placé à l’intérieur. Et constate que l’éditeur du logiciel a prévu cet accident, l’a décrit dans ses moindres détails afin d’en dégager définitivement sa responsabilité.Bon, d’accord, j’exagère un peu. L’accident était en effet peu prévisible et l’éditeur, franchement pas dans son tort. Mais la lecture de ces “conditions de garantie” est, vous en conviendrez, fort instructive. Dans un jargon alambiqué, digne des avocats les plus retors et traduit en une dizaine de langues, l’éditeur du logiciel se dégage, définitivement et catégoriquement, de tous les désagréments ou incidents qui pourraient résulter de l’utilisation de son logiciel. Un logiciel que vous avez tout de même payé, soit dit en passant.De longs passages en majuscules sont là pour enfoncer encore plus le clou : quoi que fasse votre programme, l’éditeur N’EST PAS RESPONSABLE. Alors, si votre tableur confond les euros et les francs, si votre traitement de texte refuse toute correction orthographique, si votre logiciel de comptabilité mange les factures de novembre, si votre messagerie efface sans vous prévenir toutes les pièces jointes … n’espérez aucun dédommagement de la part des sociétés qui ont conçu ces programmes, même si le préjudice est important.C’est bizarre, tout de même … Régulièrement, des constructeurs automobiles s’avisent que les voitures qu’ils ont mises sur le marché souffrent d’anomalies, parfois bénignes. Comment agissent-ils ? Ils offrent à leurs clients une réparation gratuite des modèles défectueux. Dans l’univers de la micro, lorsqu’un grave défaut apparaît, on se contente de diffuser un patch de correction (qui corrige des bugs des futures versions … et en apporte de nouveaux). Et, surtout, on ouvre le parapluie !Prochaine chronique le mercredi 23 août

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Etienne Oehmichen, chef de service, en charge de la rubrique Pratique