Passer au contenu

Vive la VO!

S’il est une chose que l’on ne peut enlever aux éditeurs, c’est leur volonté d’ouvrir les jeux au plus grand nombre. L’un des moyens mis en ?”uvre pour y parvenir, c’est la localisation des titres. Hélas !

Le terme ” localisation ” désigne bien plus que la seule traduction en français du manuel et des textes à l’écran. Sur ce point-là, chapeau bas, elle est souvent excellente1.Je suis en revanche plus circonspect en ce qui concerne le doublage des dialogues. Pourtant, les éditeurs mettent le paquet. Car cela coûte cher : entre la location du studio d’enregistrement, le cachet des comédiens, le salaire des techniciens et la post-production, le coût d’un doublage se chiffre en dizaines de milliers de francs.Or, malgré ces efforts, le résultat est souvent décevant. Les textes semblent lus par des pensionnaires de chez AB Productions ! Bref, neuf fois sur dix, c’est monocorde, le ton n’y est pas, et c’est toute l’ambiance du jeu qui en pâtit.Un exemple ? Au hasard et parmi tant d’autres : l’excellent Metal Gear Solid, dont une grande partie de l’intérêt tient, justement, dans les dialogues permanents entre Snake et son QG. J’ai eu la chance de découvrir le jeu d’abord en version originale, avant de recevoir la version française définitive… Devinez laquelle j’ai gardé ?Entendons-nous bien, je ne remets pas du tout en question la nécessité de doubler les dialogues ?” un grand nombre de joueurs reste réfractaire à l’anglais et le doublage demeure l’un des meilleurs moyens de toucher ce public définitivement anglophobe. En revanche, je me dis qu’après tout, le CD-ROM a ceci de bien qu’il permet une certaine interactivité entre le programme et l’utilisateur.Pourquoi donc, ne pas donner le choix, au début du jeu, de la langue des dialogues, de la présence ou non des sous-titres, etc. ? Après tout, les cinéphiles peuvent choisir de voir un film en VO ou en V.F., et le DVD est multilingue. Pourquoi pas les jeux ?1 – Je profite d’ailleurs de cet espace qui m’est offert pour rendre un vibrant hommage aux quelques sociétés spécialisées dans cet exercice particulier. Leur mission est difficile et, pour avoir participé à quelques localisations dans mon jeune temps, je puis vous assurer qu’elles la remplissent avec passion et compétence, allant souvent bien au-delà de la seule traduction, jusquà une véritable adaptation du document original.Prochaine chronique le mardi 16 janvier 2001

🔴 Pour ne manquer aucune actualité de 01net, suivez-nous sur Google Actualités et WhatsApp.


Stephan Schreiber