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Vite Vote

Comme dans un tableau de Matisse, les différences entre la gauche et la droite s’estompent doucement. On pourrait appeler ça : le délavé des idéologies. Comme…

Comme dans un tableau de Matisse, les différences entre la gauche et la droite s’estompent doucement. On pourrait appeler ça : le délavé des idéologies. Comme pour les jeans stone washed, on a d’ailleurs l’impression que les deux principaux candidats à la présidentielle ont passé leurs programmes dans une machine à laver pleine de cailloux. Qu’est-ce qui les différencie encore ? Le web, peut-être. Une récente enquête de Libération expliquait que, si internet tenait peu de place dans les propositions des présidentiables, on radiographiait toutefois une fracture assez nette entre droite et gauche à propos de ce qu’il est convenu d’appeler aujourd’hui, en un terme qui claque comme un étendard, la cyberdémocratie.Pour la première fois, les Français résidant à l’étranger pourront voter par internet ; l’urne se virtualise. Or, selon Libération, si la droite est pour l’utilisation des nouvelles technologies afin d’accomplir son devoir électoral, la gauche, dans toutes ses composantes, se méfierait plutôt d’une “démocratie pousse-bouton “. Sur internet, les modernes ne sont donc pas ceux que l’on croit ; le conservatisme change de camp. Pourquoi ? Pour le comprendre, peut-être faut-il en passer par cette enquête du Centre d’étude de la vie politique française, estimant que l’électeur, aujourd’hui, “fait de plus en plus un choix de consommateur, un choix individuel, alors qu’il y a quelques années le choix électoral était plus nettement déterminé par l’appartenance à un groupe de référence social, religieux, régional.”

Au demeurant, de nombreux commentateurs politiques ont déjà sucré de leur vocabulaire le gros mot d’idéologie pour le remplacer par l’expression, plus moderne et commerçante, d’offre politique. Si la droite libérale a intérêt à voir et penser internet comme le pays magique de l’offre et de la demande, elle doit pousser cette logique jusqu’au bout, et se mettre elle-même en ligne en tant que produit. Les socialistes n’auront plus qu’à suivre. D’ailleurs, c’est déjà fait. Si, dans le réel, Jospin nest que “candidat probable “, dans le virtuel son site est déjà prêt.* journaliste et essayiste

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Arnaud Viviant*