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Visite virtuelle et shopping au Guggenheim

Le prestigieux musée d’art moderne new-yorkais peaufine son projet web. Softbank et GE Capital comptent au nombre des investisseurs du site.

Le musée Guggenheim de New York, nouvel empire de la culture contemporaine avec ses antennes à Bilbao, Venise et Berlin prend fermement position sur le net en ouvrant son musée virtuel. Au début du mois d’avril, la maison mère new-yorkaise a mis en place ses premières collections en ligne de créateurs des xixe et xxe siècle, avec Hermitage à Pontoise et Paysage de Pissaro au programme. Plus tard, durant l’été, cent ?”uvres issues de la collection Peggy Guggenheim de Venise rejoindront l’espace virtuel, puis, peu à peu, Berlin et Bilbao apporteront leur touche à l’ouvrage. Des institutions amies, telles l’Hermitage de Saint-Petersbourg ou l’Albertina à Vienne devraient bientôt suivre. Ce musée en trois dimensions, imaginé par les équipes d’architectes d’Asymptote, se veut ” fusion de l’espace information, art, commerce et architecture pour devenir le premier immeuble virtuel du xxie siècle “. Derrière les grands mots se cache aussi un projet tout à fait concret d’e-commerce, nourri par les fonds de capital-risque de Softbank Venture Capital, Pequot Private Equity et GE Capital. Le projet de musée virtuel, qui se construit sur trois ans, prévoit la mise en place d’un site commercial, Guggenheim.com, d’ici à l’automne, où les amateurs d’art du monde entier pourront faire leur emplettes. Selon le quotidien New York Times, la direction de Guggenheim.com prévoit de présenter en ligne des vidéos, des concerts, des expositions consacrées aux nouveaux médias, des biographies d’artistes commentées par des experts reconnus… Et, à la sortie du musée, direction la boutique cadeaux. L’internaute pourra y acheter du matériel éducatif, des reproductions et des voyages très culturels le baladant de Bilbao à Karlsruhe pour finir à Saint-Petersbourg. Les stratèges de Guggenheim.com pensent aussi aux éventuelles rentrées de sponsors. Une discrète bannière sur le site flatterait la générosité des amis des arts.Pourtant, l’entreprise ambitieuse est semée d’embûches. Jusqu’à présent les grands sites culturels ont eu bien du mal à formuler un business plan à succès. Fathom.com, un site d’enseignement à distance imaginé par des bibliothèques et des universités n’espère atteindre l’équilibre que d’ici à deux ans. Museumnetwork.com à suspendu ses ventes aux particuliers après quelques mois d’existence. Et le Moma (Museum of Modern Art) vient de perdre son partenaire dans le commerce électronique, la Tate Gallery de Londres. Il n’empêche, le Moma s’accroche et peaufine son vase Aalto, une bonne idée cadeau pour la fête des mères.

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Caroline Talbot, à New York