Durant les dix dernières années, Amazon a réussi à imposer deux nouveaux types de produits : les liseuses avec la Kindle et les enceintes intelligentes avec la gamme Echo. En sera-t-il de même concernant les robots compagnons ? L’entreprise y travaillerait en tous cas secrètement, selon Bloomberg. Nom de code : Vesta. Pas très modeste, puisqu’il s’agit de la déesse du foyer à laquelle les Romains vouaient un culte fervent durant l’Antiquité. Le projet serait piloté par Gregg Zehr, qui dirige la recherche du fameux Lab126, le laboratoire de la division hardware d’Amazon.
D’après des sources internes, l’idée de ce robot remonte déjà à plusieurs années mais l’entreprise aurait accéléré les choses dans le but de le lancer dès 2019, après un programme de test à la fin de l’année. Amazon affiche, par ailleurs, une douzaine de postes ouverts à l’embauche concernant des ingénieurs robotiques. Un ancien de chez Apple, Max Paley, peaufinerait la vision assistée par ordinateur de la machine.
Des capteurs pour naviguer de façon autonome
Il y a peu d’informations, en revanche, sur le design et les fonctionnalités de ce robot Vesta. Il semblerait qu’il soit équipé de caméras et de capteurs lui permettant de naviguer de façon autonome au sein d’une habitation. On peut donc imaginer que Vesta devienne la version mobile et robotisée de l’assistant vocal Alexa qui équipe déjà les appareils Echo, suivant les utilisateurs à la trace dans leurs déplacements à leur domicile.
Une chose est sûre, Vesta n’est pas développé par la vision Amazon Robotics, célèbre pour avoir développé des robots industriels performants comme Kiva. Cette cellule s’attache à automatiser des tâches de manutention pour épargner la fatigue des employés et augmenter la productivité des entrepôts de l’entreprise.
Reste à savoir si Vesta pourra réussir là où de nombreuses entreprises tech se sont cassées les dents : concevoir un robot domestique « généraliste » accessible financièrement et que le grand public adopte facilement. A ce jour, seuls les robots aspirateurs, hyper spécialisés, ont réussi à s’imposer au domicile des utilisateurs.
D’autres acteurs sont sur les rangs
Le concept plus généraliste de robot compagnon, tel qu’il semble aujourd’hui envisagé par Amazon, est très médiatisé mais n’a pas encore débouché sur un vrai marché. PaPeRo, une petite machine japonaise lancée en 2013 est déjà aujourd’hui presque déjà oubliée. Et iRobi Q, un robot éducatif coréen pour enfants apparu en 2009, n’a jamais vraiment réussi à s’exporter en dehors de son pays. On assiste cependant à l’émergence d’une nouvelle génération de machines, à l’image du Français Buddy ou du chinois Zenbo d’Asus. Mais après plusieurs années de développement, elles ne sont toujours pas commercialisées. Et ce ne sont pas les présentations laborieuses du robot CLOi de LG au dernier CES qui risquent d’accélérer les choses. De son côté, Sony vient de relancer son robot chien Aibo dans une nouvelle version mais uniquement au Japon, en espérant le lancer dans d’autres pays si l’essai est concluant.
Aujourd’hui, il est possible d’associer les capacités de navigation des robots aspirateurs avec l’intelligence artificielle des assistants vocaux pour aboutir à des robots mobiles nous permettant d’interagir aussi bien avec le web et les réseaux sociaux qu’avec à notre intérieur des objets connectés. “Nous assistons actuellement à l’émergence de ce que j’appelle des robots sociaux, c’est une belle avancée mais ce ne sont encore que des interfaces vocales, un peu comme si l’on avait monté un smartphone sur des roulettes”, nous avait confié en 2016 Catherine Simon, la fondatrice du salon Innorobo. La prochaine étape sera de les doter d’une capacité à agir physiquement sur leur environnement. Ce qui est loin d’être encore possible.
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