Passer au contenu

Vers une médecine de plus en plus chère… en informatique

Pour l’assurance maladie, architecture complexe à l’équilibre fragile, ladaptation du système a un coût incalculable.

Chaque aspect de la réforme coûte de l’argent. A tel point que, selon le Canard enchaîné du 4 mai dernier, un rapport émis par la Cnam sur les coûts informatiques de l’assurance maladie est
resté dans un tiroir. Frédéric Van Roekenghem, le directeur de la Cnam, a admis devant la mission parlementaire d’évaluation et de contrôle de la Sécurité sociale qu’il faudrait investir au moins 1 milliard d’euros sur
quatre ans pour actualiser le parc informatique et adapter le système à la réforme.Illustration de ces dépenses, le coût de la mise en place de la codification commune des actes médicaux, ou CCAM, entrée en vigueur le 1er avril 2005. La simple mise à jour du système de la plus petite des
caisses primaires d’assurance maladie, la Canam, c’est-à-dire l’introduction des 7 200 actes CCAM, aura coûté 1,5 million d’euros ! Chaque modification du système est susceptible d’engendrer des
coûts incalculables. ‘ Dans le monde de la santé, on suit non pas la règle des 80-20, mais celle des 95-5. Dans 5 % des cas, les aberrations qui se présentent coûteront aussi cher que les
95 % ‘,
explique Olivier Saillenfest. Dans l’ancienne logique, caisses primaires et complémentaires poursuivaient un unique objectif : rembourser le plus vite possible. Les aberrations étaient traitées à la
marge et a posteriori.L’assurance maladie est un système si complexe que le moindre changement menace l’équilibre de l’ensemble. ‘ Je suis cependant persuadé que le partage de l’information servira à
améliorer les soins et autorisera un meilleur suivi du patient ‘,
espère Philippe Rizand. En bref, on ne sait pas si le trou de la Sécu va disparaître, mais on peut espérer que les Français soient mieux soignés… et,
pour le moins, suivis à la trace.

🔴 Pour ne manquer aucune actualité de 01net, suivez-nous sur Google Actualités et WhatsApp.


David Prudhomme et Christophe Quester