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Vers un web services compris

Les éditeurs dévoilent l’architecture des futures applications Internet. Elles utiliseront de multiples composants applicatifs pouvant communiquer grâce à XML

Après Microsoft et Oracle, Sun dévoile à son tour sa vision de l’Internet du futur. Avec Sun ONE (Open Net Environment), il s’engage dans la guerre des services web en agrégeant ses logiciels existants. Preuve, s’il en est, que ces services, liés à la fois aux discours des éditeurs et à leurs architectures, recouvrent une réalité très contrastée. Cependant, à quelques exceptions près, les services web ressemblent davantage à une vision marketing qu’à une offre véritable.

Transformer Internet en plate-forme applicative

“Le concept de service web consiste à porter son savoir-faire professionnel sur le web. Avec ces services, une entreprise pourra facilement profiter de l’expérience d’un partenaire “, explique Patrick Penneroux, directeur technique Europe du Sud de Bowstreet, une start-up spécialisée dans ce domaine. Plus prosaïquement, le service web est un ensemble de composants applicatifs, écrits en Visual Basic, C++, Java ou C#, encapsulés dans un fichier XML. Celui-ci décrit la tâche que le service est capable d’exécuter, les formats de données qu’il accepte en entrée et celles produites en sortie. Ces fichiers de description permettront à plusieurs programmes de collaborer de manière dynamique. Ainsi, une application, une place de marché par exemple, ne sera plus un amalgame de sites web statiques bâtis à l’aide de logiciels propriétaires et qui s’échangent des informations. Les nouveaux modèles consisteront en un regroupement de services web différents, dont chacun aura la responsabilité d’une tâche (facturation, commandes, achat de matières premières, etc. ). D’où la nécessité de décrire les services avec une DTD (Data Type Definition) ou un schéma XML, et de les répertorier. C’est le rôle de l’annuaire UDDI (Universal Description, Discovery and Integration), développé par Microsoft, IBM et Ariba, auxquels se sont ralliés de nombreux éditeurs. Ces annuaires dresseront la liste des fonctions des services et leur description en XML. Les services utiliseront HTTP pour les transmissions de données, et leur invocation dans la base UDDI s’opérera à l’aide du protocole Soap, développé à l’origine par Microsoft pour transporter des composants COM dans les fichiers XML.Actuellement, la plupart des éditeurs semblent vouloir adopter Soap. Côté poste client, le navigateur est capable d’interpréter les données contenues dans les fichiers XML ou d’afficher les pages HTML ou WHTL envoyées par le serveur web qui aura effectué les conversions nécessaires. En utilisant HTTP, Soap franchit les limites des architectures propriétaires Corba ou Java-RMI, incapables de franchir facilement les coupe-feu.Même s’ils représentent un début de standardisation, UDDI et Soap ne doivent pas faire illusion. D’autres acteurs en lice tentent d’imposer leurs mécanismes propriétaires, à l’instar de HP avec e-speak. Or, HP a récemment rejoint le camp UDDI et Soap. Autre standard, celui de l’Oasis, un groupe de travail international qui propose ebXML (e-business XML), avec sa mise en ?”uvre et ses protocoles. Entre les deux, Oracle propose Oracle 9i Dynamic Services, une première mise en ?”uvre, encore propriétaire, d’XML, mais qui doit évoluer vers les normes d’IBM et de Microsoft. Lequel lance son grand projet . NET (lire DM&R n?’ 448). Quant à Sun, encore à la traîne, mais soucieux de suivre le mouvement, avec Sun ONE, il met en avant sa gamme logicielle.

Des services gourmands

Comme le reconnaît Dario Wiser, responsable marketing produit de Sun France, “aujourd’hui, tout le monde semble découvrir les services web, c’est l’occasion de repositionner notre gamme et de dire que tout cela existait déjà, contrairement à Microsoft dont les produits, comme C# sont encore en cours de développement”. Et Sun de communiquer, entre autres, sur son serveur d’applications iPlanet Applications Server, ou sur Webtop, l’ancien Star Portal, utilisé ici pour accéder aux applications bureautiques, sans dire un mot des protocoles utilisés. Il préfère égratigner Microsoft en précisant perfidement : “Tous nos produits sont disponibles, contrairement à ceux de Microsoft.” Au-delà de ces passes d’armes, une chose est sûre : les services web consommeront de la bande passante et de la puissance machine. Comme l’avoue Dario Wiser, “c’est vrai, il faudra des serveurs d’applications et des serveurs matériels puissants, capables de monter en charge. Deux choses que Sun sait faire. Après tout, Microsoft, lui, compte bien vendre son infrastructure logicielle…”

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Olivier Bibard et Paul Philipon-Dollet