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Vers la suppression des goulets d’étranglement internes

AMD et Intel s’affrontent encore… sur les nouveaux bus de données série hauts débits, cette fois. Le PCI-Express, d’Intel, couvre la chaîne des entrées-sorties, alors que l’HyperTransport, d’AMD, concerne aussi les communications entre processeurs SMP.

Entre 1981 et 2002, la fréquence des processeurs a été multipliée par plus de 500 alors que, dans le même temps, celle des bus d’entrées-sorties n’a progressé que d’un facteur 30. Un goulet d’étranglement se crée donc au niveau des entrées-sorties, et, pour réduire ce déséquilibre, l’industrie imagine de nouvelles architectures internes. La fin des bus parallèle est annoncée au profit des systèmes d’interconnexion série et point-à-point, un passage obligé pour supporter les réseaux hauts débits 10 Gigabit Ethernet, Fibre Channel ou InfiniBand.Initié par Intel, le PCI-Express, ex-3GIO (Third generation of input-output), compte des dizaines de promoteurs, parmi lesquels Dell, HP, IBM et Microsoft. Voué à succéder au PCI-X, PCI-Express utilise un mode symétrique bidirectionnel autorisant des transferts à 2,5 Gbit/s. Compatible avec PCI et PCI-X, il met en ?”uvre des commutateurs pour permettre aux différents équipements de communiquer entre eux directement, sans avoir à alerter le processeur ou la mémoire centrale. Des mécanismes de prioritisation des flux et de QoS ainsi qu’un mode isochrone sont également à l’honneur.

Un affrontement de biais

Actuellement, les membres du PCI-SIG (Special Interest Group) sont en train d’évaluer les spécifications du draft 1.0 de PCI-Express. Et, c’est au début de l’été que l’organisme devrait annoncer si ce draft est accepté, et publier ses spécifications. Les premières cartes mères PCI-Express sont attendues pour le second semestre 2003.D’ici là, le consortium HyperTransport tâchera d’imposer sa technologie éponyme “partiellement concurrente” de PCI-Express. Lancé par le rival d’Intel, AMD, ce consortium compte aujourd’hui une quarantaine de membres, dont Apple, Broadcom, Cisco Systems, HP, Nokia, SGI, Schlumberger Technologies, Sun et Transmeta, et peut se vanter d’avoir des produits disponibles.Comme le PCI-Express, l’HyperTransport est une technologie série, point-à-point et bidirectionnelle mais asymétrique. Les deux liens directionnels entre composants peuvent donc être de taille différente (2, 4, 8, 16 ou 32 bits). Cela convient particulièrement à certains périphériques, par exemple aux périphériques réseaux qui n’envoient que de petites requêtes pour recevoir d’importants volumes de données. L’HyperTransport offre une compatibilité avec les principaux standards (InfiniBand, PCI et PCI-X) via des tunnels ou des concentrateurs spécifiques. Doté de mécanismes de vérification de cohérence de données, il peut aussi servir de lien hauts débits (3,2 Gbit/s) entre processeurs au sein de serveurs SMP.Mais l’HyperTransport pourrait aussi déborder vers les périphériques finaux, venant ainsi jouer sur les terres d’Intel. Certains acteurs ont d’ailleurs déjà développé leurs propres connecteurs et câbles. Une situation qui amène le consortium à définir un standard. D’autres extensions sont à l’étude, notamment dans le domaine des réseaux et des télécoms.

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Nicolas Belot