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Vers des réseaux mobiles tout IP, pourquoi ?

Si le concept d’Internet mobile a fait florès, ce n’est pas tellement parce que les abonnés réclament à cor et à cri de pouvoir accéder aux services du web à partir de leur mobile, mais parce que les opérateurs ont fortement intérêt à déployer leurs nouveaux services de données en technologie IP, et, partant de là, leurs services vocaux aussi.

Le protocole IP, explique Michael Clever, vice-président d’UMTS Siemens AG, est la colle magique que tous les opérateurs mobiles attendaient. C’est un ” facilitateur ” des services. Il permet d’harmoniser les différentes prestations proposées aux clients, de les faire tourner en Plug and Play sur la même plate-forme.Protocole ouvert, IP apporte enfin la ” mobilité ” aux services. Il facilite leur intégration. Moins complexe, il raccourcit les cycles de développement (6 mois au lieu de 2 ans). Conséquence : comme il aura coûté moins cher en développement, un opérateur mobile ne s’entêtera plus à maintenir un service, qui aura connu l’insuccès. Il consentira plus facilement à le retirer de son offre.IP apporte également plus de capacité d’évolution. Il encourage et stimule la compétition. Il autorise le déploiement rapide d’applications tierces parties, dont l’opérateur peut toutefois garder le contrôle. IP facilite la convergence des services voix et données, l’interconnexion avec les réseaux optiques ou les réseaux d’accès DSL. Et comme le trafic de données est appelé avec le GPRS et l’UMTS à supplanter celui de la voix, les opérateurs gagneront à traiter la voix également sur IP. Ainsi n’auraient-ils, à terme, qu’un seul réseau à gérer. “IP, résume Michael Clever, est plus qu’une nouvelle technologie réseau, c’est un nouveau modèle économique.”Mais pour l’heure, hélas, les opérateurs ont des réseaux conçus pour le transport de la voix, donc des réseaux à commutation de circuits, et dont le c?”ur est en ATM. Ils ne pourront migrer vers le tout IP que par étapes. La première étape consistera à acheminer les données en IP sur ATM, puis à installer l’IP dans le c?”ur de réseau. La troisième étape (en 2003-2004) consistera à remplacer l’ATM par l’IP entre les bases radio et le c?”ur de réseau. La voix sur IP n’arriverait qu’après, car elle a encore certains progrès à faire pour atteindre la classe opérateur.Dans les c?”urs de réseau ATM, la technologie MPLS n’apporterait d’ailleurs aucun avantage supplémentaire, puisque le GSM actuel est parfaitement capable de gérer la saturation.Plus personne ne conteste la nécessité de migrer vers le tout IP, mais la différence se fera sur la capacité à bien gérer cette migration. “C’est dès maintenant qu’il faut décider de son chemin de migration”, souligne Michael Clever.Tous les constructeurs d’infrastructures mobiles se préparent depuis longtemps à ce défi. Pour maîtriser les technologies nécessaires, ils ont acquis nombre de start-up d’Internet. Nokia a racheté Ipsilon Networks et Vienna Systems. Siemens s’est doté d’un pôle Unisphere, qui lui fournira le softswitch, le media-controler et la fonctionnalité de réseau intelligent sur la même plate-forme. Ericsson annonce un joint-venture avec Juniper Networks pour créer des produits de routage pour l’Internet mobile. Alcatel a fondé avec Fujitsu une filiale commune, dite Evolium SAS, pour les systèmes de réseaux mobiles 2 G et 3 G… (www.alcatel.com) (www.ericsson.com) (www.juniper.net) (www.nokia.com) (www.siemens.fr).

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La rédaction