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Ventes privées : Showroomprive.com a battu « le monstre médiatique »

Pour Thierry Petit, directeur général de Showroomprive.com, sa plainte était une réaction de défense. Désormais tout un secteur pourra exister sans craindre les réactions virulentes de son leader, Vente-privee.com.

Fin novembre 2013, le tribunal de grande instance (TGI) de Paris prononçait la nullité de la marque Vente-privée.com à la suite d’une plainte déposée par son concurrent Showroomprive.com. Si pour le patron et fondateur de Vente-privee.com, Jacques Antoine Granjon, « cette décision ne changera rien », Thierry Petit, directeur général et cofondateur de Showroomprive.com, est d’un tout autre avis. Entretien.

01net : pourquoi avoir déposé cette plainte ?
Thierry Petit : il faut remettre cette plainte dans son contexte. Nous avons commencé dans la vente de produits déstockés en 1997, dans notre magasin parisien Showroom30. A l’époque, nous utilisions déjà les mots « vente privée » sur nos invitations. Lorsque nous avons migré sur Internet, en 2006, nous avons continué.
Mais, Jacques-Antoine Granjon a mal pris l’apparition d’un concurrent sur un domaine où il était, et est toujours, leader. Nous avons plusieurs fois été assignés en justice ou mis en demeure par son entreprise, pour avoir copié son modèle économique ou la couleur utilisée sur son site. C’était risible. Nous avons été systématiquement dénigrés, notamment dans les médias. D’où notre décision de réagir. Cette plainte c’était une façon de nous défendre.

Comment réagissez-vous au jugement prononçant la nullité de la marque « vente-privee.com » ?
Nous sommes très satisfaits bien entendu. C’est enfin la reconnaissance que les ventes privées forment un secteur économique et ne sont pas l’apanage d’un seul acteur. Nous avons eu le courage de nous battre contre un monstre médiatique et nous avons gagné. Nous avons d’ailleurs reçu de nombreux messages de félicitations de la part d’autres acteurs du secteur qui n’ont pas pu ou pas osé s’attaquer à cette question.

Concrètement, que va changer la décision du tribunal ?
Pas grand-chose en fait, puisque notre concurrent va garder son nom, mais les autres sites vont pouvoir utiliser les termes de « vente privée » sans risquer le courroux du leader du secteur. C’est ça qui importe en fait. Un opérateur mobile pourra réaliser une vente privée pour ses abonnés ou un site promouvoir son activité en utilisant ces mots-là sans être poursuivi en justice. Et chacun pourra acheter les mots-clés « vente privée » dans Google Adwords pour remonter enfin dans les résultats de recherche.

Et vous, allez-vous changer quelque chose à votre fonctionnement ?
Non, nous allons continuer à innover pour nous différencier du leader et continuer notre route. Nous avons, par exemple lancé la livraison en 24 heures, un service qui plaît beaucoup. Et d’après des classements effectués par Nielsen, nous faisons bien mieux que Vente-privee.com auprès des mobinautes. Comme quoi les accusations de copie ne tiennent pas debout.

Vous préférez habituellement ne pas vous exprimer sur ce type de conflit. Pourquoi avoir accepté de prendre la parole ?
Nous ne pouvions pas tout laisser dire. Nous n’avons pas voulu tuer le père comme le dit Jacques-Antoine Granjon. Nous voulons juste pouvoir exercer notre métier sans subir d’attaques permanentes. Venant en plus d’un leader, ça manque d’élégance avouons-le. La concurrence doit être saine, chacun a sa place.

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Propos recueillis par Cécile Bolesse