Tout va très vite dans la net économie. Ce qui, il y a un an, serait passé quasiment inaperçu est, aujourd’hui, considéré comme une nouvelle inespérée. En effet, la firme de consultants Gartner Group a publié, le 20 mars, une étude d’où il ressort que les ventes mondiales de téléphones mobiles pourraient augmenter de 23 % cette année. Objectif : dépasser les 500 millions d’unités ! Un horizon qui rejoint les premières estimations de Nokia… avant que le leader mondial des terminaux mobiles ne les rabaisse de 50 millions d’unités !La partie est donc loin d’être gagnée. Tout d’abord, la plupart des instituts, IDC et Idate en tête, ne sont pas aussi enthousiastes. Ensuite, les industriels des composants passifs, en particulier ceux qui conçoivent les puces pour téléphones mobiles, révisent les uns après les autres leurs prévisions. Dernier en date, Epcos, un fabricant allemand, qui vient de réajuster à la baisse son niveau de production, pour faire face à une réduction anticipée des commandes.
Une demande toujours forte en Europe
Au Cebit, la grand-messe de la high-tech européenne, qui vient de fermer ses portes à Hanovre, les avis sont contrastés. Ainsi, Siemens estime que les ventes devraient reprendre à partir de septembre, le temps d’écouler les stocks accumulés au moment des fêtes de fin d’année. Chez l’Américain Motorola, en revanche, le moral est au plus bas. Le fabricant parie sur un ralentissement en Europe, mais également aux États-Unis. Du coup, les analystes du Gartner prennent les devants. “ Seuls les acteurs du marché ayant une offre bien structurée, et puissamment différenciée, tireront leur épingle du jeu“, avertit Bryan Prohm, consultant senior, spécialiste des télécoms. Dans ces conditions, d’où viendront les bonnes surprises ? Essentiellement du côté de l’Europe. “Le niveau des ventes dans la zone Europe et Asie-Pacifique demeure élevé. Ce qui renforce notre conviction que la barre des 500 millions d’unités vendues est tout à fait à notre portée“, assure un autre analyste du Gartner. De fait, les perspectives pour l’Europe, et pour la France en particulier, sont encourageantes. “ Le marché français de la téléphonie mobile est encore loin de la saturation “, estime ainsi Laurent Gille, économiste au Bipe. Même si les opérateurs ont mis entre parenthèses leur guerre tarifaire, sur les terminaux comme sur les forfaits.
Une croissance toujours à deux chiffres
| Ventes de téléphones mobiles par zone géographique, en 2001. | ||||
| Zone géographique | Prévisions de ventes (millions d’unités) | Progression sur un an | ||
| Asie | 170 | 31% | ||
| Europe | 167 | 19% | ||
| Amérique du Nord | 90 | 18% | ||
| Amérique latine | 42 | 17% | ||
L’expansion de la téléphonie mobile, telle que prévue par le Gartner, s’inscrit à contre-courant des annonces alarmistes faites par les équipementiers. Avec l’Asie, lEurope reste un marché à fort potentiel.
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