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Vague de rachats chez les intégrateurs réseaux

Les petits intégrateurs indépendants trop centrés sur le négoce semblent condamnés à disparaître. Ils sont la proie des acteurs internationaux et des intégrateurs de systèmes. Seule solution possible : la diversification de leur activité vers les services.

Le marché des services réseaux est en pleine effervescence. Depuis un an, les rachats d’intégrateurs réseaux indépendants se sont multipliés en France. En témoignent les acquisitions récentes de Dynetcom par Detron (lui-même tombé dans le giron de Landis), de Boreal Communications par IB Trois (rebaptisé IB Group. com), de Noméa par Dimension Data, ou celui – finalement avorté – d’Apogée Communications par le constructeur Compaq. Et bien d’autres…
Conséquence : les intégrateurs de l’Hexagone encore indépendants, trop petits et centrés sur le négoce et l’installation, mais pas suffisamment sur les services complémentaires (administration, sécurité, systèmes, etc. ) semblent condamnés à disparaître. Chute des marges et concentration du secteur oblige.

Deux logiques de rapprochement

L’année dernière, les groupes industriels de BTP et d’ingénierie électrique ont joué un rôle très actif, à l’instar du groupe Entreprise Industrielle, acquéreur de France Réseaux Systèmes. Cette année, c’est plutôt les intégrateurs de systèmes, les constructeurs ou les acteurs de dimension internationale à la recherche des effets de taille qui font l’actualité.
En février dernier, par exemple, c’est l’intégrateur de systèmes IB Trois (790 millions de francs) qui a acquis Boreal Communications (80 millions de francs), spécialiste des infrastructures réseaux à hauts débits et de l’administration du système d’information. Un rapprochement qui a donné naissance à IB Group. com, et qu’Arnaud Lacourt, membre du directoire et PDG de Boreal, explique par le besoin de diversification des activités de services technologiques. ‘ Auparavant, nous étions obligés de nous associer à une SSII ou à un constructeur pour l’intégration du système de stockage et de la base de données ‘, relate-t-il. Désormais, la société revendique la gestion de projets d’infrastructure de bout en bout. Notamment ceux liés à une application Web (intranet ou portail ISP), qui représentent désormais les deux tiers du volume d’activité du groupe (dont deux tiers de services).
Les rapprochements de Dynetcom avec Detron, ou de Noméa (Comparex) avec Dimension Data obéissent à une autre logique. Il s’agit, pour les sociétés acquises, de survivre dans un environnement de plus en plus concentré. Et, pour leurs acquéreurs, d’atteindre la taille critique pour accompagner les clients internationaux.
C’est le chemin également pris par l’intégrateur d’origine belge Telindus (250 millions de francs en France), qui, depuis deux ans, a racheté en France nombre de petits intégrateurs. ‘ Notre activité de services, fortement liée au service après-vente, demande une couverture de l’ensemble du territoire’, précise Dominique Tessier, directeur général de Telindus France. Autre argument pour cette société : la nécessité d’atteindre une taille suffisante pour développer des offres de services – domaine qui ne représente, pour l’instant, que 20 % du chiffre d’affaires de Telindus France (contre 80 % liés au matériel).
Mais les petits intégrateurs pourraient, selon Franck Nassah, consultant du cabinet IDC, également subir la concurrence des grosses SSII, qui, avec l’arrivée d’Internet, se dotent de pôles d’expertise réseaux. A l’instar de Cap Gemini, qui a monté une société commune avec Cisco, ou encore d’Atos.

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Olivier Discazeaux