Passer au contenu

USB 3, qui es-tu ?

Plus de quinze ans après sa création, la norme USB évolue encore. Contactée par la rédaction, elle a accepté de nous dévoiler les spécificités de sa version 3.

Bonjour USB 3.0 ! Pourriez-vous nous dire qui vous êtes ?Je suis la dernière version en date de la norme de connexion USB, qui permet de relier des périphériques entre eux. Mes origines remontent à fin 1994, mais c’est précisément en 1998, avec la version 1.1, que je me suis fait connaître du grand public en m’imposant comme standard de communication dans le monde des PC. J’ai en quelque sorte bouleversé le secteur : on a enfin pu brancher sur un ordinateur, de manière simple, quantité d’appareils comme des imprimantes, des appareils photo, des disques durs, etc.A ce propos, on raconte que vous laissez l’USB 2.0 “ sur place ”, qu’en est-il ?La vitesse de transfert de l’USB 1.1 – appelée FullSpeed – était de 12 Mbit/s (1,5 Mo/s). Avec l’USB 2.0, ce débit est passé à 480 Mbit/s (60 Mo/s) afin que la norme – rebaptisée High Speed – puisse faire face aux débits des nouveaux périphériques de l’époque (caméscopes numériques, disques durs rapides, graveurs de DVD…). Cette évolution a également répondu à l’augmentation significative de la taille des fichiers à stocker : vidéos de plus en plus lourdes, photographies de plusieurs millions de pixels…Si je comprends bien, c’est donc la fin de l’USB 2.0 ?Non ! Vous pourrez conserver vos périphériques USB 2.0 encore quelques années car j’ai été conçue pour fonctionner de manière rétro-compatible avec les normes USB 1.1 et 2.0 et ce, dans les deux sens. C’est-à-dire qu’un périphérique USB 3.0 peut fonctionner sur le port USB 2.0 d’un PC et inversement. Evidemment, dans de tels cas, la vitesse de transfert effective sera celle de la norme la moins rapide.Ressemblez-vous physiquement à vos aînées ?Pour faire transiter des données en USB 2.0 et en USB 3.0 à la fois, mes câbles renferment plus de fils à l’intérieur de la gaine principale. En outre, pour permettre aux deux normes de fonctionner simultanément, les connecteurs de type A (ceux qu’on branche sur le PC) sont identiques : on peut donc connecter un câble USB 2.0 à un port USB 3.0 sur un PC. En revanche, la prise USB 3.0 de type B (celle qu’on raccorde au périphérique) est d’une forme différente. Il n’est donc pas possible d’utiliser un câble USB 2.0 pour faire transiter des informations en norme USB 3.0. Pour qu’un périphérique USB 3.0 fonctionne de façon optimale, tous les éléments de la chaîne doivent être à cette norme : le connecteur sur le PC, le câble et le périphérique. Pour s’y retrouver, de nouveaux logos ont été créés et la couleur bleue a été retenue pour figurer sur ces nouveaux matériels.Y aura-t-il bientôt de nouveaux périphériques USB 3 ?Oui, la plupart des périphériques devraient passer progressivement à l’USB 3.0. C’est aussi le cas des contrôleurs que l’on trouve sur les cartes mères reliées aux prises USB des PC. L’utilisateur pourra manipuler ses données beaucoup plus vite : quelques secondes suffiront pour copier l’équivalent d’un CD-Rom. Le taux de transfert de l’USB 3.0 est aussi en adéquation avec les nouvelles capacités des périphériques nomades de stockage (disque dur de 2 To, disque Blu-ray double couche de 50 Go, clé USB de 128 Go…). Enfin, il est adapté aux nouveaux standards de diffusion des contenus audiovisuels : caméscopes haute définition, photos dépassant les dix millions de pixels, par exemple. Le frein au développement reste le prix : comptez environ 200 euros pour un disque dur externe de 1 To ; la même capacité avec la technologie USB 2.0 se négocie à moins de 100 euros.Cette vitesse de transfert est-elle votre seul avantage ?Non, j’ai un autre atout de taille par rapport à mes prédécesseurs. Je peux véhiculer les données simultanément dans un sens comme dans l’autre. L’USB 2.0 véhicule les données dans les deux sens, mais alternativement. Je gère beaucoup mieux les différents “ états ” électriques des périphériques (activité, veille, extinction…) et je ne délivre, dans chaque cas, que la puissance nécessaire. L’intensité du courant que je fournis est en hausse de 80 % : je peux donc alimenter des périphériques plus gourmands ou, pour un appareil fonctionnant sur batterie, le recharger plus vite que s’il était alimenté par un port USB 2.0 (un téléphone, par exemple). Enfin, si je suis déjà compatible avec Windows 7, je vais l’être rapidement avec les autres systèmes d’exploitation comme Mac OS X ou les différentes versions de Linux.Le tableau que vous nous peignez semble idyllique…Pour être honnête, je présente tout de même quelques inconvénients. En premier lieu, la longueur de mes câbles ne devra pas excéder trois mètres sous peine de voir mes débits chuter de manière significative. Ceux-ci ne sont que théoriques. Dans la pratique, et je crois que vous l’avez déjà vérifié (voir Micro Hebdo n° 619, page 8), les performances sont limitées par celles des disques durs mécaniques actuels (c’est encore la majorité des modèles vendus). On obtient des débits situés environ entre 60 et 80 Mo/s en écriture et entre 100 et 130 Mo/s en lecture suivant le modèle et la marque du disque.

🔴 Pour ne manquer aucune actualité de 01net, suivez-nous sur Google Actualités et WhatsApp.


Benjamin Gourdet