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Unix et Linux bientôt unifiés?

En reprenant l’essentiel de SCO, Caldera espère unifier les deux systèmes d’exploitation au travers d’une interface de programmation commune, l’Open Internet Layer.

Depuis le début de l’année, SCO redoublait d’efforts et d’initiatives pour imposer son offre Unix propriétaire face à un Linux virtuellement gratuit. En vain. Aujourd’hui, son intention de se débarrasser de sa division Unix au profit de Caldera est un constat d’échec. “Contrairement aux autres mastodontes de marché Unix, que sont HP, IBM et Sun, SCO vise le segment des petits systèmes sur plate-forme Intel, en concurrence directe avec Linux. Et la probabilité qu’un client SCO passe à Linux est bien plus importante que celle d’une migration de Windows NT vers Linux”, explique Dan Kusnetzky, vice-président du cabinet d’études IDC. Au passage, cette opération permet de renflouer les caisses de la société, qui en avait grandement besoin, grâce au versement d’un montant de 7 millions de dollars en liquidités, et d’un prêt de 18 millions proposé par The Canopy Group, un des investisseurs de Caldera. Autant d’argent qui sera utilisé pour développer l’activité Tarantella restée sous le contrôle de SCO.De son côté, Caldera recupère un ensemble de technologies dans le domaine de l’architecture 64 bits, de l’administration et de la haute disponibilité, qui lui sont nécessaires pour accélérer le développement de sa propre version de Linux pour entreprises, OpenLinux.

“L’éditeur doit faire face à une concurrence féroce des autres fournisseurs de solutions Linux. Et avec cette acquisition, il obtient une division Services et un réseau mondial d’OEM et de VAR. En revanche, en fusionnant deux entreprises inconnues, il ne résout pas le problème de son manque de notoriété”, ajoute Dan Kusnetzky.Pour Ransom Love, le PDG de Caldera, l’acquisition présente une opportunité unique pour unifier les différents Unix, Linux compris. ” Nous allons fournir une couche logicielle, l’Open Internet Layer (OIL), au-dessus des différents noyaux Unix (NDLR, UnixWare, Monterey et OpenLinux) et proposer ainsi aux développeurs une interface de programmation commune. Cela permettra d’accélérer le développement d’applications, tout en laissant le choix du noyau en fonction des besoins en termes de haute disponibilité “, assure-t-il . Cette couche logicielle qu’il décrit aussi comme la “personalité Linux” pourrait également être disponible pour d’autres versions d’Unix (AIX, HP-UX et Solaris) et de Linux (Red Hat, SuSe).

OpenServer, concurrent direct d’OpenLinux, ne semble pas être inclu dans cette liste

Ce qui explique les termes un peu tortueux de l’accord selon lesquels SCO conservera la propriété du système d’exploitation, mais sous-traitera à Caldera son développement et sa distribution. “Nous continuerons d’assurer le support d’OpenServer. Toutefois, il n’a pas été encore décidé de développer l’OIL pour cet OS”, confirme Ransom Love.Le sujet de l’accès au code source des différents systèmes, OpenServer, UnixWare et Monterey est bien sûr au centre de cette annonce. “Nous donnerons libre accès au code source qui nous appartient”, affirme le PDG de Caldera. Il a cependant indiqué que le contrat de licence ne sera pas forcément celui de l’Open Source (GPL) et que Caldera conservera la propriété de certaines technologies quil considère comme stratégiques. “Je ne pense pas que tout doit être libre de droits, afin de conserver notre avance sur la concurrence.” Un sentiment qui risque de déplaire ” aux durs ” de la communauté Linux. “Cela ne va pas être évident pour Caldera qui va se trouver dans la même situation que Sun lorsque ce dernier a voulu imposer la Sun Community Source License pour Java”, estime Stacey Quandt, analyste chez Giga.

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Jean-Baptiste Su, à San Jose (Californie)