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Universal Music et Sony s’arment contre la copie privée

Cette semaine, les éditeurs de musique Universal Music et Sony ont introduit, ou sont en passe de le faire, des dispositifs de protection contre la copie privée.

Jeudi 27 septembre, Jean-Marie Messier, PDG d’Universal Music, a officiellement annoncé que tous les CD produits par sa société seraient prochainement protégés contre la copie. La même semaine, en France, la presse spécialisée affirmait que le dernier single de Michael Jackson, You rock my world, était protégé contre la copie par un procédé diabolique : impossible de lire le CD sur un ordinateur !Toutefois, l’éditeur Sony France a énergiquement démenti, assurant que seuls avaient été protégés les CD envoyés à la presse, et notamment aux radios, afin d’éviter qu’une diffusion trop large de copies pirates ne nuise à la sortie de l’album (prévue le 8 octobre) qui, lui, ne sera pas protégé.Ce que l’on soupçonnait se révèle désormais certain : pour empêcher ou limiter la duplication des CD, les grands éditeurs mondiaux (BMG, EMI, Sony, Universal Music et Warner) cherchent à produire des CD impossibles à copier.Au mois d’août 2001, une entreprise israélienne, Midbar Tech, révélait que son système, baptisé ” Cactus Data Shield ” a protégé plus de 1 million de CD diffusés en Europe. Sur ce point, les éditeurs sont restés évasifs. BMG et Sony ont admis avoir utilisé de telles protections, ce dernier ayant diffusé en Belgique deux titres sur des CD protégés. Essais et tentatives se sont succédé dans la plus grande discrétion cet été. Aujourd’hui, la tendance se confirme.

Haro sur le numérique !

Plusieurs techniques sont sur les rangs et couvertes par un épais secret industriel. Celle de Midbar Tech consiste à altérer légèrement les informations musicales elles-mêmes, ce qui rendrait illisibles les copies numériques, surtout les compressions au format MP3.Le tout nouveau procédé de Sony (Key2Audio) introduit de fausses informations dans la table des contenus, une sorte de sommaire des morceaux, équivalent de la table d’allocation des fichiers d’un disque dur. N’utilisant pas cette piste, les lecteurs audio peuvent lire la musique et il est même possible de dupliquer les morceaux avec un procédé analogique, par exemple pour enregistrer une cassette sur une chaîne hi-fi.Mais le transfert vers un ordinateur est impossible, et avec lui, la duplication en masse et la diffusion via Internet. De plus, une sorte de signature, propre à chaque CD, est gravée sur une zone du disque inaccessible aux graveurs de CD-R et donc non reproductible sur la copie.La société Macrovision, spécialisée dans la protection des cassettes, a imaginé un autre moyen (une technique baptisée Safe Audio) : modifier les codes de correction d’erreurs servant à réduire les effets des défauts du disque. La copie serait alors fortement dégradée par une accumulation de parasites. BMG a testé de son côté la technique Media Clo Q, de la société américaine Sunn Comm. Autant dire que nous assistons là au début des grandes manoeuvres de protection des CD audio.

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Jean-Luc Goudet