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“Une expérience internet se revend toujours bien “

Spécialiste du recrutement, Philippe Vidal est formel : le passage dans une start-up reste une valeur ajoutée.

Le profil de vos entreprises clientes a-t-il changé dernièrement ? L’an dernier, 40 % de nos recrutements ont concerné des sociétés de la nouvelle économie. Aujourd’hui, ce sont essentiellement des filiales de grands groupes de l’économie traditionnelle, dotées de vrais moyens, qui nous contactent. En règle générale, les start-up ont réussi à lever des fonds lors d’un premier et d’un deuxième tour de table, mais au troisième, elles “toussent ” un peu… Du coup, elles se réorganisent complètement, réduisent leurs effectifs et leurs investissements publicitaires. L’époque où un “.com” sur une annonce suffisait à attirer des centaines de candidats est révolue ! Alors, la nature et la viabilité du projet importaient peu. Aujourd’hui, toutes ces personnes qui ont un jour rêvé d’être millionnaires grâce aux stock-options sont plus exigeantes.Comment un salarié doit-il réagir après la faillite de sa start-up ? Premier conseil : qu’il prenne un mois de vacances ! Parmi les personnes qui ont vécu un échec, il existe différents cas de figure. D’abord, nous trouvons des individus complètement “cassés“, très marqués par leur expérience dans la nouvelle économie. On leur avait promis de prendre les rênes d’une filiale à l’étranger en quelques mois. En contrepartie, ils se sont investis jour et nuit, pendant deux ans, et se retrouvent sans rien. Parfois, ils ont même pris pas mal de risques en investissant financièrement dans le projet ou en acceptant de réduire leur niveau de vie pour rejoindre une start-up. Ils doivent aujourd’hui se refaire une santé financière. D’autres reviennent vers la nouvelle économie, mais se tournent cette fois vers des structures plus solides. Mieux vaut alors, pour convaincre ces candidats, être un grand groupe comme une grande enseigne de distribution, par exemple, qu’une petite société B to C ! Dans tous les cas, “l’expérience internet ” se revend bien, particulièrement pour tous les métiers liés à l’informatique ou pour les managers qui ont créé leur entreprise. Ils sont très courtisés par les grands groupes de l’économie traditionnelle, qui recherchent, par exemple, des profils d’entrepreneurs pour développer des filiales sur des nouveaux marchés. Ces professionnels ont pu développer des qualités de créativité, d’autonomie, de responsabilisation, comme ils n’auraient probablement pas pu le faire dans l’ancien modèle économique.La net économie a-t-elle besoin de profils de plus en plus expérimentés ? Les investisseurs veulent être rassurés et ils exigent désormais une vraie expertise métier. Les jeunes managers inexpérimentés posent parfois certains problèmes. Ils ne savent pas toujours animer les équipes, évaluer leurs performances. Par exemple, dans une situation de crise, le jeune manager fait retomber tout de suite la pression sur son équipe. Le chef confirmé, lui, prend davantage de recul, analyse la situation et fixe d’emblée de nouveaux objectifs pour son groupe. D’ailleurs beaucoup de jeunes créateurs de start-up sont toujours présents dans le capital de la société, mais ils ont recruté un senior. La nouvelle économie avait besoin de vivre cette période de consolidation.

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Sandrine Chicaud