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Une enquête est lancée sur la mort d’un ingénieur américain à Singapour

En juin, à Singapour, la police a retrouvé mort un jeune ingénieur qui travaillait sur de nouveau disques durs et conclut à un suicide. Pour ses parents, c’est un meurtre lié à des travaux sur de nouveaux disques durs.

Après les affaires judiciaires, l’ambiance tourne désormais au polar dans les high-tech. En juin, la police singapourienne a trouvé Shane Todd, pendu dans son appartement. Cet Américain terminait une mission pour l’Institute of Microelectronics (IME) sur un projet d’amplificateur au nitrure de gallium (GaN). Ce matériau semi-conducteur pourrait remplacer le silicium par sa capacité à résister à des chaleurs extrêmes et à une haute puissance. Un usage militaire serait également prévu. L’IME et Huawei travaillaient ensemble pour intégrer cette technologie dans de prochaines générations de disque dur.

Pour les parents et les collègues de l’ingénieur, le suicide n’est pas possible. Comme le note Courrier International, ils auraient retrouvé au domicile de leur fils un boîtier en plastique de la taille d’une carte de crédit qu’ils auraient pris pour un haut-parleur et que les enquêteurs auraient laissé sur place. Il s’agissait en fait d’un disque dur qui contenait ses travaux « pour l’IME et un planning sur un projet mené conjointement, semble-t-il, par l’IME et Huawei Technologies. »

Les relations sino-américaines se tendent

Épaulés par Max Baucus, un parlementaire américain du Montana, parents et collègues pencheraient plutôt pour un meurtre lié à ses travaux. L’élu, qui a prévenu Washington, estime qu’un tel transfert de technologie serait illégal et qu’il pourrait même constituer une menace pour la sécurité des Etats-Unis.

En retour, les autorités singapouriennes ont affirmé leur volonté d’apporter leur aide, mais elles restent convaincues que le jeune ingénieur s’est suicidé. Elles ont annoncé leur intention de communiquer au FBI le fruit de leur enquête. De son côté, le fabricant chinois qui est impliqué n’apprécie pas ces accusations. Selon Les Echos, l’entreprise serait « agacée » par cette affaire d’autant qu’elle « souffre d’être régulièrement montrée du doigt par des élus américains ». Huawei réfute tout en bloc et affirme surtout qu’elle ne travaille avec aucun « institut singapourien sur le nitrure de gallium ».

Cette affaire détériore un peu plus les relations entre les Etats-Unis et la Chine. Depuis plusieurs semaines, l’un accuse l’autre de mener de mener des cyberattaques contre des sites sensibles via des groupes de hackers.

 

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Pascal Samama