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Une e-Bourse du vin arrosée à Bordeaux

Annoncé le 17 juin dans le cadre de Vinexpo, le projet Spirit Xchange dessine les contours électroniques du négoce de vins. Un marché de 100 milliards d’euros !

Où, mieux qu’à Bordeaux, pouvait-on jeter les bases de la première Bourse en ligne de vins et spiritueux ? C’est sans doute cette réflexion, associée à de solides calculs de retour sur investissement, qui ont conduit Crédit Agricole Alternative et le groupe Migratech, spécialiste bordelais du négoce et opérateur de la place, à lancer conjointement un tel projet. “À ma connaissance, nous ne sommes pas les seuls à vouloir tenter l’aventure. Mais nous sommes certainement, à ce jour, les premiers à offrir une vraie Bourse en ligne dans le domaine du vin“, explique Emmanuel Etcheparre, président de Migratech. “Pour nous, ce n’est ni un gadget, ni un produit d’appel pour faire connaître notre société, renchérit Baptiste Couécou, l’un des commerciaux embauchés pour faire décoller cette activité. C’est un combat !“Quant aux perspectives de développement, elles sont, selon Migratech, particulièrement bonnes. “ Alors même que nous n’avons pas démarré officiellement, nous en sommes déjà à plus de 200 000 bouteilles présentes sur le site. Et ce, en moins d’une semaine, reprend Emmanuel Etcheparre. Nous proposons à la fois un marché primaire, c’est-à-dire un dispositif classique de mise aux enchères, et un marché secondaire, où les professionnels du secteur peuvent revendre leurs produits pendant une période déterminée, consentie par le propriétaire au mandataire.” Dès à présent, s’appuyant sur les prévisions réalisées par Crédit Agricole Alternative, Migratech estime que ce type de places boursières représente un marché de 100 milliards d’euros (656 milliards de francs), dont environ le quart pour les grands vins. Un gisement pour les intermédiaires comme Migratech. D’autres acteurs du même type, situés dans différentes régions vinicoles, ont déjà manifesté leur intérêt pour cette initiative.Spirit Xchange va peut-être moraliser les pratiques parfois opaques des grands négociants, qui ont amené les prix des vins de Bordeaux à des sommets. L’année dernière encore, un projet de contrat à terme, initié par Paris Bourse sur les grands crus bordelais, s’était heurté à la défiance des négociants. Les promoteurs de Spirit Xchange ne veulent donc pas se situer dans la même optique. “Il serait injuste de nous taxer, a priori, de volonté spéculative, coupe Emmanuel Etcheparre. Il est vrai que le grand public a pu observer, ces dernières années, certaines pratiques spéculatives. Mais avec le système que nous mettons en place, tout marche en temps réel. D’où le réajustement permanent du point d’équilibre entre l’offre et la demande. Comment peut-on parler de spéculation ? “Et Emmanuel Etcheparre daller beaucoup plus loin : “Nous sommes les régulateurs du négoce vinicole sur internet.” Difficile, pourtant, de vérifier de visu : le site est ultrasécurisé et réservé aux seuls professionnels.

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Pierre-Antoine Merlin