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Un vent de concurrence souffle sur les DOM

Jusqu’à présent, les DOM n’ont pas intéressé les opérateurs télécoms. Mais de nouveaux acteurs commencent à introduire la concurrence sur ces terres d’outre-mer.

Sauf DOM. ‘ Quand on compulse le petit guide des opérateurs télécoms édité par l’Autorité de régulation des télécoms, cette expression revient sans cesse. On s’aperçoit que la plupart des opérateurs télécoms n’ont, en effet, pas de licence pour opérer dans les départements d’outre-mer (*). Si le nombre d’opérateurs a explosé en métropole, les Antilles (Martinique, Guadeloupe, Saint-Barthélémy, etc. ), la Réunion, ou encore la Guyane, considérées comme un marché de niche, n’ont pas suscité d’intérêt. Mais le vent de la concurrence souffle aujourd’hui sur les îles. Outremer Télécom, ex-Infotel, fondée en 1998, a de larges ambitions dans les DOM. Cet opérateur, dont la Caisse des dépôts et consignations détient 20 %, est doté d’une licence complète – L33-1 (infrastructures) et L34-1 (services) – dans les DOM. Il possède un réseau en propre et achète aussi de la capacité satellitaire à Intelsat. Pour le moment, il propose aux entreprises des services d’ATM, de relais de trames et de téléphonie entre les DOM et vers la métropole. Outremer Télécom veut aujourd’hui s’attaquer à deux marchés phares. La boucle locale, d’abord. L’opérateur s’est porté candidat à quatre licences de boucle locale radio dans les DOM, une technologie qu’il teste à Fort-de-France (Martinique).

n cas d’obtention, Outremer Télécom envisage de proposer de la voix sur IP, des réseaux privés virtuels IP et de l’accès Internet à hauts débits. La téléphonie mobile est un autre axe majeur. L’opérateur veut casser le duopole que constituent France Télécom (Martinique-Guadeloupe-Guyane) et SFR (la Réunion), avec leurs filiales respectives France Caraïbes Mobiles et SRR. Selon Jean-Michel Hégesippe, ce duopole ‘ né de licences délivrées sans aucun appel à candidatures freine le marché ‘. Et il expliquerait les faibles taux de pénétration du mobile à la Réunion (16 %) ou en Martinique (24 %) par rapport à la métropole (34 %). Outremer Télécom a demandé une licence à l’ART il y a peu, et il espère un futur appel à candidatures. ‘Notre tour de table est bouclé, et nous investirons 450 millions de francs pour notre réseau. ‘

Outremer Télécom n’est pas seul à apporter du neuf. XTS Networks, né en fin 1998, vient d’obtenir une licence L34-1. Cet opérateur, qui achète sa capacité à Equant, a fait le pari de la voix sur IP entre les DOM et la métropole. De ce fait, il propose des tarifs téléphoniques attractifs entre la métropole et les DOM : 1,39 franc ttc par minute en heure pleine, et 1,09 franc par minute en heure creuse (contre 2,36 francs par minute, et 1,57 franc par minute chez France Télécom). Il a également demandé une licence de boucle locale radio dans tous les DOM pour offrir des services de transmission de données et de l’accès à Internet. Un accord vient d’être signé avec Tele2 pour l’utilisation réciproque – en cas de succès – des boucles radio.
Face à ces nouveaux acteurs, France Télécom n’est pas resté sans réaction. Il vient ainsi d’abaisser ses prix entre les DOM et la métropole, et il a créé des forfaits téléphoniques – ‘ Tropic’France ‘ – inspirés de ceux d’Outremer Télécom.(*) Les TOM, territoires d’outre-mer, ont un statut différent de celui des DOM.

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Guillaume Deleurence