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Un rapport pour redonner des munitions aux jeux vidéo français

Le rapport sur l’industrie du jeu vidéo en France a été remis à Nicole Fontaine. Il propose des mesures fiscales pour rendre les studios français plus attractifs et évoque les très controversés ‘ contrats de
projet ‘.

Nicole Fontaine, ministre déléguée à l’Industrie, a reçu le rapport de Fabrice Fries, conseiller référendaire à la Cour des comptes (et ancien de la maison Vivendi Universal) concernant l’industrie du jeu vidéo en France. En avril
dernier, le gouvernement avait affirmé, par la voix du Premier ministre, sa
volonté de soutenir le secteur français, qui souffre et qui a connu bon nombre de
faillites en 2002 et 2003.Le rapport n’est pas encore disponible, mais certaines de ses conclusions visant à soutenir le secteur sont déjà connues. La première d’entre elles n’est pas une surprise, puisque Nicole Fontaine l’avait déjà évoquée. Il s’agit de la
création d’un fonds de production. Cet organisme d’investissement, dont le démarrage est prévu pour l’été 2004, devrait être doté d’environ 30 millions d’euros répartis entre plusieurs projets.Une autre piste proposée rejoint les vues du gouvernement : rendre éligible les éditeurs français aux dispositifs du plan innovation. Cela permettrait aux studios français de bénéficier des aides à la recherche et à l’innovation
prévues dans la loi de finances de 2004. Nicole Fontaine invite d’ores et déjà les acteurs à réaliser les démarches nécessaires.

Attirer les investissements étrangers

Le rapport Fries préconise également la mise en place de mesures fiscales (un crédit d’impôt, par exemple, qui pourrait atteindre 20 % selon l’AFP) sur un modèle inspiré de celui annoncé récemment par le gouvernement pour la
production cinématographique afin d’attirer les investissements étrangers dans l’Hexagone.Dernière piste : favoriser le financement de la conception de jeux pour consoles par les éditeurs, grâce à des participations provenant d’établissements bancaires spécialisés.Par ailleurs, le texte remis à Nicole Fontaine invite les acteurs du secteur à se joindre aux discussions actuelles sur les contrats de projet, que le gouvernement veut intercaler entre le CDD et le CDI.

Les contrats de projet sous condition

Pour l’Association des producteurs d’?”uvres multimédias (Apom), qui regroupe des producteurs et des créateurs indépendants de jeux vidéo français, et qui avait remis en mars dernier
‘ 10 propositions pour le développement durable de l’industrie des jeux vidéo en France ‘, le rapport constitue une excellente analyse de la situation. Et les pistes proposées forment un
système propre à aider les acteurs. ‘ Nous attendons désormais des précisions sur le calendrier et certains processus. Nous avons besoin de précisions. Il ne s’agit que d’un rapport ‘, explique Antoine Villette, président de
l’Apom. La crainte de l’association est que toutes les propositions ne soient pas retenues alors qu’elles ‘ forment un vrai système ‘.L’Apom se déclare par ailleurs favorable aux contrats de projet, qu’elle juge, dans un communiqué, ‘ particulièrement adaptés à la création de jeux vidéo ‘. Mais Antoine Villette
précise que des conditions sont nécessaires (durée, compensation, etc) : Nous n’avons pas rencontré les services de François Fillon [ministre des Affaires sociales, NDLR].
Le cas échéant, nous ferons des propositions.
Le Sell, le syndicat regroupant les principaux éditeurs hexagonaux de jeux vidéo, sest aussi récemment déclaré ouvertement favorable à ces contrats de projet.

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Guillaume Deleurence