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Un milliard d’euros pour l’innovation en France

L’Agence de l’innovation industrielle a été officiellement installée par Jacques Chirac. Les technologies de l’information sont une de ses priorités.

C’est l’histoire ‘ [d’]une entreprise européenne qui, il y a quinze ans à peine, faisait de la pâte à papier, production noble, [et] est devenue le numéro un mondial des
télécommunications ‘.
Aux yeux de Jacques Chirac, l’exemple, Nokia, est emblématique de ce qu’il souhaiterait réaliser en France. Le président de la République a, en effet, installé ce mardi 30 août officiellement
l’Agence de l’innovation industrielle (AII), outil essentiel à ses yeux dans la ‘ compétition mondiale pour la suprématie technologique ‘. Un organisme dont les choix pourraient jouer un rôle clé auprès
de l’informatique française.L’AII doit sélectionner de grands projets dans quatre secteurs ‘ prioritaires ‘, dont les technologies de l’information. L’agence dispose pour cela d’un budget important. Sur les deux premières années au moins,
il s’élèvera à un milliard d’euros par an. De quoi lui permettre de dégager des enveloppes confortables pour les programmes qu’elle choisira, alors que les aides à la recherche actuelles sont plutôt organisées sous la forme de sommes modestes
allouées à une multitude de projets.

Un moteur de recherche européen

Deux d’entre eux devraient d’ores et déjà avoir les faveurs de l’AII. L’un,
Quaero, veut mettre au point des outils de recherche multimédias permettant, par exemple, de retrouver rapidement un programme stocké sur un magnétoscope numérique. L’autre, ABC (pour
All Base Connected), travaillera à la connexion aux réseaux des terminaux mobiles. Avec des promoteurs comme Thomson, France Télécom ou Deutsche Telekom.Les projets aidés par l’AII doivent en effet être ‘ proposés par des industriels ‘, français comme européens. Quaero et ABC comptent ainsi en leur sein des sociétés allemandes. Et, l’AII à
peine installée, Jacques Chirac parle déjà de la création d’une Agence européenne de l’innovation.A l’Inria (Institut national de recherche en informatique et en automatique), Gérard Giraudon, directeur des relations industrielles, se félicite de ‘ cette volonté de porter une politique industrielle au niveau
européen. L’Agence fait remonter des expressions de besoins macro-économiques ainsi que stratégiques et permet de financer des travaux pour passer de la technologie au produit. A l’Inria, nous avons toutefois insisté pour que ses projets incluent
beaucoup de start-up. Aujourd’hui, une jeune société a du mal à faire entrer ses technologies dans les entreprises. Et, sans ventes, elle ne peut pas se développer. Un des objectifs de l’AII devrait donc être de créer un écosystème où les grands
groupes pourront acheter les technologies des start-up. ‘
L’Agence ne devrait pas être la seule à aider les PME technologiques. L’ensemble des fonctions publiques pourrait les solliciter régulièrement. Jacques Chirac a en effet demandé au gouvernement de ‘ soumettre à la
Commission européenne un dispositif permettant de réserver une part de l’exécution des commandes publiques technologiques aux PME ‘.
Avec pour référence implicite le small business act américain qui
réserve aux petites entreprises locales une part des marchés publics doutre-Atlantique.

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Ludovic Nachury