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Un géomètre guidé par cinq satellites

Installé dans la Loire, à Saint-Germain-Laval, il se sert du GPS pour effectuer des relevés topographiques à la fois rapides et d’une très grande précision.

Depuis la suppression des clés de brouillage des satellites par les Etats-Unis, en mai 2000, les systèmes GPS grand public atteignent une précision d’une vingtaine de mètres en tout point du globe. Ce qui est suffisant pour les plaisanciers ou les randonneurs, qui peuvent tolérer une marge d’erreur de quelques dizaines de mètres lorsqu’ils déterminent leur position. Mais Michel Padel, l’un des rares géomètres à utiliser le GPS, avait besoin de travailler au centimètre près. En effet, Simon Hawkins, un viticulteur des côtes de Roanne, dans la Loire, lui avait demandé de matérialiser précisément le futur emplacement de 10 000 pieds de Gamay sur deux hectares. Grâce à un système mettant en ?”uvre deux récepteurs GPS recoupant leurs informations, la tâche a été considérablement facilitée. ” Nous avons mis deux heures et demie pour placer, tous les 2,10 m, quatre-vingts piquets matérialisant les alignements de pieds de vigne, explique Michel Padel. Avec un matériel traditionnel, cela nous aurait pris deux journées. ” En outre, cette précision optimisera le travail des machines agricoles et supprimera les risques d’arrachage d’un piquet ou d’un cep par le tracteur. Equipé d’un système GPS bifréquence SR 530, de Leica, Michel Padel recourt à cette technique lorsque son champ d’intervention n’est pas situé dans une zone ” masquée ” par des montagnes, des arbres ou des bâtiments. Il l’a utilisée, par exemple, sur un chantier d’autoroute où il fallait remettre exactement en place des fibres optiques une fois les travaux achevés. Cette méthode requiert toutefois quelques préalables. Pour la plantation de la vigne, il a d’abord fallu relever le contour de la parcelle à traiter et lui appliquer un quadrillage, calculé par un logiciel de dessin, puis transférer ces données dans le système GPS, qui intègre un petit ordinateur très puissant. Une fois sur le terrain, le géomètre utilise l’un des deux GPS, en station fixe, comme point de référence, et l’autre, avec lequel il se déplace, comme récepteur. Sur l’écran de contrôle de ce dernier, le dessin d’une cible matérialise la position du point à trouver. Lorsque celle-ci est atteinte, un bip prévient le géomètre qu’il peut planter son piquet, avec une précision de l’ordre du centimètre. Enfin, et ce n’est pas le moindre de ses avantages, à la différence des techniques de mesure traditionnelles qui nécessitent la présence de deux personnes, le système GPS permet au géomètre de travailler seul. Un atout supplémentaire qui a convaincu Michel Padel d’investir, en commun avec un confrère, 280 000 F (42 686 E) dans ce matériel de pointe.

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Florence Jacquemoud