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Un espace virtuel pour répondre à la massification de l’enseignement

L’université de Paris-Sud diffuse ses cours sur internet

Face à la croissance continue du nombre d’étudiants, quelles sont les parades technologiques à l’engorgement des amphithéâtres ? L’université de Paris-Sud, plus grand campus de France avec 27 000 étudiants, planche depuis longtemps sur la question. Mais quand, en 2010, le gouvernement réforme la première année des études médicales en instaurant un tronc commun entre la médecine et la pharmacie, il y a urgence. La faculté ne voit plus alors qu’une solution : relier les enseignants et les élèves en recourant aux technologies de l’information.Deux solutions ont été mises en œuvre parallèlement. La première fait suivre aux étudiants, répartis sur deux sites distants, un seul et même cours, retransmis par streaming sur écran. La seconde leur donne accès à ces cours à la demande sur un PC, grâce à une plate-forme de web émission. “ Pour faire du télé-enseignement, nous avons choisi des dispositifs de streaming adaptés à notre réseau IP, une solution conçue par Hay-Vision, explique Eric Briantais, responsable TICE (technologies de l’information et de la communication pour l’enseignement) à l’université Paris-Sud. Le flux retransmet le cours et les documents sur deux écrans côte à côte, grâce à des rétroprojecteurs de haute définition. L’amphithéâtre dans lequel a lieu la retransmission comprend 350 places pour une profondeur de 17 mètres. Il faut donc une grande puissance lumineuse. ” La programmation est gérée par l’enseignant qui, via un écran tactile, sélectionne les amphis et les documents qui y seront diffusés.La seconde solution, Mediasite, de l’éditeur Sonic Foundry, va plus loin : outre qu’elle duplique la diffusion d’un cours, les élèves y ont accès sur leur ordinateur en différé. “ Cela leur permet d’étudier à leur vitesse ”, estime Eric Briantais. D’ores et déjà, 2 000 étudiants peuvent se connecter au portail de la faculté, et, via un login et un mot de passe, accéder aux cours enregistrés. Aujourd’hui, environ 400 heures de web émission sont ainsi réalisées chaque semestre.Ce choix répondait aux nombreuses contraintes contenues dans le cahier des charges. “ Nous avions besoin de quelque chose d’opérationnel rapidement, car quelques mois seulement se sont écoulés entre l’annonce de la réforme et sa mise en œuvre. Il fallait aussi un système complètement intégré, pilotable, connectable à notre annuaire LDAP et impliquant le minimum de ressources humaines pour exploiter le dispositif ”, explique Eric Briantais. L’exigence était également de ne pas se limiter à un système de podcast audio avec Powerpoint encastré dans un support de communication, comme cela se fait dans certaines universités, mais de disposer d’une véritable solution de web émission. “ Dans le domaine médical, la qualité des documents et de leur transmission est indispensable ”, précise-t-il. L’ensemble de la solution technique a été mise en place par l’intégrateur Ineo (filiale du groupe GDF Suez).

Un système plutôt bien perçu

La majeure partie de l’important investissement ? 550 000 euros ? a été consacrée à la rénovation des amphithéâtres. La solution de web émission a représenté moins de 10 % de cette somme. Mais le jeu en vaut la chandelle, car les élèves se montrent très satisfaits de cette application. “ Ils sont 90 % à se connecter au portail, ils lisent environ 80 % des cours enregistrés ”, se réjouit Eric Briantais qui se dit aussi heureux que la moitié des enseignants ait accepté ce système. “ Nous nous attendions à moins ”, évoque-t-il. Les professeurs ne sont en effet pas obligés d’utiliser cette solution, ne serait-ce que pour respecter leurs droits d’auteur. Ils ont, de plus, la crainte que leurs cours soient copiés et utilisés dans les sociétés privées qui vendent du soutien scolaire. L’université leur a garanti une sécurité maximale via l’annuaire LDAP de l’établissement, et l’effacement des cours à chaque fin d’année. “ Nous aimerions à présent que cela se généralise ”, admet cependant Eric Briantais.Dans l’immédiat, le responsable se concentre sur la mise en œuvre de la sixième version du logiciel Mediasite qui a ouvert ses formats, jusqu’à présent propriétaires (Silverlight et Windows Media), désormais compatibles avec les supports mobiles comme l’iPhone et l’iPad. Ce sera fait à la rentrée prochaine.

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Hakim Remili