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Un duopole pour lancer en France la téléphonie de troisième génération

France Telecom Mobile et SFR exploiteront une licence de téléphonie pour les mobiles du futur. Le reste du dossier est renvoyé après les élections de 2002.

La France sera au diapason de ses voisins européens qui ont déjà franchi le pas de la téléphonie mobile de troisième génération, qui permettra la transmission de données à haut débit. Après ses homologues anglais, allemand, espagnol et italien, l’Autorité de régulation des télécommunications (ART) a attribué deux des quatre licences disponibles. Alors que les doutes pesaient sur une annulation de la procédure, l’ART a retenu les dossiers de France Telecom Mobile (FTM) et SFR, filiale de Cegetel, les deux candidats restés en lice après les défections de S3G, le consortium qui réunissait Suez Lyonnaise, Telefonica et Groupe Arnault, et de Bouygues Telecom.L’UMTS français a donc sauvé la face. Les opérateurs retenus ont fait preuve d’un volontarisme certain, si l’on se réfère aux engagements pris et avalisés par le ministère de l’Industrie et des Finances le jeudi 31 mai. Sur plusieurs des aspects du dossier, SFR se montre même plus optimiste que France Telecom Mobile qui a refusé ” la surenchère “, selon Didier Quillot, son directeur général.

SFR pressé d’être le premier

La filiale de Cegetel s’engage à ouvrir son réseau en mars 2002. FTM se lancera en juin. Soucieux de prendre les devants, SFR couvrira 75 % de la population à la mi-2003 alors que FTM se contentera de 58 % à la même échéance. La quasi totalité de la population sera couverte par les deux réseaux fin 2006. Ces engagements seront modifiés en fonction de la disponibilité des équipements et des terminaux. Les titulaires se sont également engagés à ouvrir leurs réseaux aux opérateurs virtuels, après négociation d’accords commerciaux. Le prix à payer pour se lancer sur le marché sera celui inscrit dans la loi, soit 4,95 milliards d’euros (32,5 milliards de francs) sur la durée de l’autorisation (quinze ans), dont 2,44 milliards d’euros les deux premières années.Beau joueur, le régulateur est allé jusqu’au bout de la procédure, malgré son désaccord avec le gouvernement sur le montant des licences exigé. Cependant, il a tenu à prendre date pour l’attribution des deux sésames restants. Jean-Michel Hubert, président de l’ART, a ” suggéré ” un calendrier et un échéancier financier qui pourrait réconcilier les opérateurs nationaux et européens avec l’UMTS français. S’agissant du calendrier, il suggère le lancement d’un appel d’offres au plus tard à la fin du premier semestre 2002 pour permettre aux deux sélectionnés de se lancer fin 2003 début 2004, lorsque le marché aura démarré. Sans remettre en cause le montant des licences, il propose un paiement de 1,22 milliard d’euros la première année, entre 7,6 et 9,15 millions entre les deuxième et sixième années et le solde sur le reste de la période. Par souci d’équité, ce régime serait applicable rétroactivement à FTM et SFR.

UMTS à deux têtes

Bercy est réservé. D’autant plus que les élections auront lieu avant. Et que le prochain gouvernement devra soumettre sa proposition au parlement. Le premier contact des utilisateurs français avec l’UMTS se fera donc sous un régime de duopole. D’ici là, Bruxelles aura peut-être décidé de se replonger dans le dossier sinistré de lUMTS au niveau européen.

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Thierry Del Jésus