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Un contrôle parental contre le peer-to-peer

La Fédération internationale de l’industrie phonographique met à disposition un logiciel pour bloquer l’utilisation des plates-formes d’échanges de fichiers.

C’est dans l’air du temps. Alors que les pouvoirs publics français débattent de la manière d’éviter aux mineurs d’être exposés à des contenus choquants voire illégaux sur Internet, la Fédération internationale de l’industrie
phonographique (IFPI) lance elle aussi un genre de contrôle parental. Soit un logiciel capable de bloquer l’utilisation des plates-formes de peer-to-peer.Digital File Check, c’est le nom du logiciel, est disponible en téléchargement sur le site Internet de la Fédération internationale de l’industrie phonographique (disponible en sept langues, mais pas en français). Il peut faire
plusieurs choses. D’abord, empêcher l’échange de fichiers, mais aussi supprimer tout logiciel d’échange présent sur l’ordinateur, voire détruire tout fichier présent dans les dossiers en partage créés automatiquement par les plates-formes de
peer-to-peer au moment de leur installation. C’est là que sont stockés les fichiers téléchargés et mis à disposition. Mais Digital File Check est aussi capable de recenser tous les fichiers de tous les dossiers de l’ordinateur.

Blocage des logiciels de partage

Concrètement, une fois lancé, le logiciel scanne votre ordinateur. Il repère les fichiers en .EXE, en livre la liste avec la description. L’internaute sélectionne et lance la suppression du ou des programme(s) ou demande le blocage de
l’utilisation. En fait, il faudrait parler d’accès restreint au peer-to-peer. L’utilisateur dispose d’un mot de passe, choisi par lui au moment de l’installation de Digital File Check (aucune autre donnée personnelle n’est demandée). Il lui permet
 ?” à lui et à lui seul ?” de débloquer et de continuer à échanger des fichiers. Il empêche en revanche ses enfants, ses amis ainsi que ses collègues d’utiliser une plate-forme de peer-to-peer avec son ordinateur.Pour l’IFPI, c’est un moyen d’éviter que des utilisateurs pas très au fait des règles juridiques ?” les enfants notamment ?” ne se rendent coupables d’actes illégaux en échangeant des fichiers protégés par le droit
d’auteur. Et donc ne s’exposent, eux ou le titulaire du poste, à d’éventuelles poursuites judiciaires. Voilà pour le principe.Il reste toujours un souci de fond : les logiciels de peer-to-peer ne sont pas illégaux. C’est l’échange de fichiers protégés par le droit d’auteur qui l’est. D’où cette possibilité pour l’utilisateur détenteur du mot de passe de
continuer à se servir de ces plates-formes pour échanger ses photos, ses propres créations audiovisuelles ou n’importe quel fichier libre de droit.Cependant, Digital File Check pose plus de problèmes avec sa fonction de suppression de fichiers. Comment le programme distingue-t-il les fichiers illégaux des fichiers légaux ? La réponse est simple : il ne distingue rien.
L’IFPI a bien conscience de cette limite mais n’a d’autre solution à donner que celle d’inviter les utilisateurs à effectuer la vérification eux-mêmes, fichier par fichier.En gros, l’internaute a intérêt à connaître l’origine de chaque programme. Au pire, conseille l’IFPI dans sa FAQ, il n’aura quà demander à la personne qui lui a envoyé… Une indication tout de même : tout fichier acheté sur
une plate-forme légale, telle que iTunes Music Store, Napster, Fnacmusic, VirginMega ou OD2 est légal. Mais il est interdit de le mettre à disposition.

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Arnaud Devillard