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Un Comdex sous le signe du .com

Nouveaux produits, révélations, empoignades, grands absents… Entre Web et sécurité, Windows et Linux, le Comdex a été revigoré par Internet.

Quelqu’un connaît-il des bla-gues sur les avocats ? “, interroge, d’en-trée, Bill Gates. Nullement usé par le procès antitrust, le p.-d.g. de l’empire Microsoft a été copieusement applaudi par les milliers de personnes présentes à l’ouverture du vingtième Comdex Fall 99, qui s’est déroulé, du 15 au 19 no-vem-bre, à Las Ve-gas. Revigoré, il en a profi-té pour contre-attaquer sur le front du Web, avec le Web Com-panion, un nouveau termi-nal léger d’accès à Internet, mais, surtout, avec Windows 2000, fer de lance de l’offre Mi-crosoft. Ces multiples offen-si-ves ne font que ra-viver l’en-thou-siasme ” ba-tail-leur ” du monde Linux, au-tre vedette de cet avant-dernier Comdex du siècle. Pour le reste, les visiteurs professionnels se sont rués sur les outils Internet, la sé-curité, les solutions de stockage et les réseaux sans fil. Grands ab-sents, Apple, Compaq et IBM marquent leur dé-fiance à l’égard de l’am-biance de foire qui caractérise le Comdex.

Du service avant tout

Le grand public s’est délecté des derniers écrans plats et des appareils photographiques et vidéo numériques, omnipré-sents sur les stands japonais. Sony s’est illustré en si-gnant un accord avec Palm Computing (3Com), aux termes duquel il lancera une ligne de produits sous Palm OS, jetant ainsi un nouveau pavé dans la mare Windows CE. Mais le réel coup d’envoi du salon a été donné par Carly Fiorina, douze heures après l’allocution de Bill Gates. La p.-d.g. de Hewlett-Packard veut ” réinventer ” sa société en offrant plus de services, notamment autour d’Internet. Une stratégie qui réjouit le monde des ASP (Application service providers), promoteurs de la location en ligne d’applications. Ainsi, Interliant loue des solutions Office 2000. ASP-One commercialise, via Biz@Large, des produits de création de sites Web, de partage, et de stockage de documents. Thoughstar, avec son produit QuickTeam, et les sociétés Planet Intra et e-result proposent des outils plus ou moins automatisés de développement de sites portails.

Le commerce électronique omniprésent

Quant au commerce électronique, il est mis en avant par B2BXChange, BizBuyer.com, Multiactive Software et Paradyne. Ce dernier offre des ap-plications de suivi de clients propres au monde de la gestion de la chaîne logistique (SCM, Supply chain management). No-vell, enfin, transforme NDS en eDirectory, une base de don-nées centralisée des clients de l’entreprise, prête à être utilisée tant sur In-ternet que sur un Intranet. En matière de micro-informatique, la génération post-PC, en quête d’un standard, se décline en termi-naux Internet. Véritables PC al-légés, on a pu découvrir l’i-Paq, de Compaq (dans un hôtel extérieur au salon) ; l’ePC, de Hewlett-Packard ; et l’I-Station, d’Acer ; ou les terminaux Web, sur les stands de Philips, de Thomson, et des constructeurs japonais. S’ap-puyant sur l’initiative EasyPC proposée par Intel et Microsoft, les premiers accordent la priorité au bus USB (Universal serial bus) et à la connectivité Internet.

La biométrie en vedette sur de nombreux stands

Concernant la sécurité, c’est la biométrie qui a tenu la ve-dette sur de nombreux stands du Comdex. Cette technologie repose sur l’analyse de l’?”il, de la forme du visage, des ca-ractéristiques de la voix, ou de la frappe au clavier. L’examen de l’iris, plus sûr que celui de l’ADN, est aussi plus coûteux (1 000 dollars par poste chez IriScan).La reconnaissance par em-preinte digitale, grâce à un lecteur externe, comme le présentait Nec, ou grâce à la souris, à l’instar de CLR, récolte plus de suffrages. Les outils de reconnaissance de la voix ou du visage, présentés par SAF-Link, sont destinés à des personnes gantées ou vêtues d’un équipement spécial. Selon le cabinet d’é-tudes Meta Group, la biométrie ne devrait faire sa véritable entrée sur le marché qu’en 2002. D’ici là, la méthode la plus employée devrait être la carte à puce, qui peut être couplée à un certificat PKI (Public key infrastructure).
Mais l’attraction du salon dans le domaine du stockage aura été, sans conteste, la démonstration effectuée par Hitachi, qui fait passer sur un même commutateur Fibre Channel des protocoles IP, SCSIn et Virtual Interface (VI). Cette première préfigure les réseaux SAN (Storage area networks) de de-main, où Fibre Chan-nel et IP cohabi-te-ront. Fibre Channel était d’ailleurs à l’honneur chez Ancor, qui exposait ses commutateurs Sanbox ; chez Vixel, qui présentait le 7000 Series FC ; et chez Gadzoox, qui met en ?”uvre l’an-nuaire NDS dans son produit Capellix 3000. Quantum et son partenaire Maxell pro-po-saient, pour leur part, un lecteur à bande Super DLT (Digital li-near tape) de 100 Go, offrant un taux de transfert de 10 Mo/s. TDK, lui, prend en compte le format concurrent, LTO (Li-near tape open), avec des car–touches Ultrium LTO de 100 Go. Enfin, citons la première mise en ?”uvre de la technologie d’encodage VR2 (Variable rate randomizer), d’O-verland, sur ses produits SLR100 et sur ceux de Tandberg Data. Pour les technologies Raid, l’accent était mis sur les contrôleurs Fibre Channel Extreme Raid 3000, de Mylex ; CRA-7280 et CRD-7240 Titan, de CMD ; Smart-Raid VI Decade, de DPT (racheté par Adaptec) ; ou sur le sys—tème de sauvegarde en temps réel DupliDIsk RaidCase, d’Ar-co.
En marge du Comdex se tenait la première édition du salon Li-nux Business Expo, avec soixante-dix exposants, parmi lesquels Caldera Systems, Co-rel, Red Hat, Suse, ou le français Mandrake. Elle n’a attiré les visiteurs que le deuxième jour. Si, peu de grandes nouveautés ont été annoncées, la tendance au Linux embarqué s’est néanmoins dessinée à cette occasion. Ainsi, la jeune firme australienne Moreton Bay a présenté sa famille de routeurs Internet VPN NetTel sous Linux. Le système d’ex-ploitation de Linus Torvalds devient donc un concurrent sérieux de VXWorks, un Unix temps réel, et les entreprises recherchent des techniciens certifiés. Rien d’é-ton-nant, alors, à ce que les salles de formation de Caldera aient affiché complet, ce qui contrastait avec les siè-ges vides lors des sessions or-ga-nisées par Microsoft pour Windows 2000, dont le lancement est prévu le 27 février 2000.
Dan York, président de Linux Professional Institute, développe un programme de certification qui devrait toucher l’Europe en 2000. Une seule société véritablement dédiée à l’assistance technique, LinuxCare, avait répondu à l’appel du salon. En France, le même type de prestation est fourni par OpenCare.

Des fonctions Plug and Play sur Linux

Le fondateur de Linux, lui, espère la sortie du noyau 2.4 pour la fin de l’année. Celui-ci apportera les fonctions de Plug and Play qui font défaut à Linux, et la gestion des périphériques USB et PCMCIA, en plus d’une amélioration de l’architecture SMP.
Bob Young, l’un des cofondateurs de Red Hat, a rappelé que les utilisateurs souhaitaient des solutions, pas de la technologie. ” L’important, ce ne sont ni les systèmes d’ex-ploitation ni les applications, mais les services ; les applica-tions ne servent qu’à créer les services “, a renchéri Scott McNealy, p.-d.g. de Sun Microsystems et grand pourfendeur de Bill Gates. ;

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La rédaction