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Un banc d’essai temps réel chez Messier Bugatti

L’équipementier fait concevoir par la SSII B2i un banc-test pour contrôler les logiciels embarqués. Le prestataire a apporté son savoir-faire dès la négociation des spécifications.

Le ‘ fly by wire ‘, technologie de l’Airbus à la base de la performance des avions mo- dernes, s’appuie sur de nombreux calculateurs qui se transmettent des informations et des instructions. Le système de freinage et de direction de l’A320 conçu par Messier Bugatti obéit à ce principe. Dans le cadre d’une réduction de coût, l’Aérospatiale a demandé à l’équipementier de revoir la conception de sa plate-forme BCSU, ou Breaking & Steering Control Unit. Cette remise à plat exige une nouvelle validation de toutes les fonctions du calculateur. Un point clé de l’accélération de ce genre de développement réside dans la conception d’un banc-test permettant de recréer l’environnement numérique de l’avion. Pas moins de quatre cents entrées vers le calculateur du système de freinage et de direction sont simulées en temps réel, les quatre cents sorties correspondantes étant enregistrées et contrôlées.

‘ Nous avions besoin d’un banc plus puissant que celui de la version précédente. Mais nous ne disposions pas des ressources en interne ‘, confie René Moenne, responsable du projet A320 chez Messier Bugatti. A la suite d’un appel d’offres, le prestataire B2i est retenu. ‘ Les coûts étaient équivalents. Mais nous connaissions déjà B2i, et, surtout, les spécifications de l’avionneur n’étant pas encore figées, il nous fallait un prestataire souple pour éviter d’éventuels conflits commerciaux ultérieurs. ‘ B2i intervient donc dès le stade de l’élaboration du cahier des charges, soumis à l’approbation de l’Aérospatiale. Il s’agit d’une prestation de haut niveau. Les spécifications font l’objet de revues avec l’avionneur et l’équipementier ; les périmètres de tests, la précision des paramètres y sont rigoureusement fixés. Les paramètres d’entrée, qui proviennent d’autres parties de l’avion, et les scénarios doivent être approuvés par l’avionneur. ‘ A ce stade, une grande connaissance du métier et de ses normes de qualité est indispensable ‘, souligne René Moenne. Ainsi les tests de non-régression, qui prouvent que toute amélioration d’une caractéristique de l’équipement ne se traduit pas par une altération d’une autre caractéristique, exigent-ils beaucoup de savoir-faire.
Pour la réalisation, B2i opte pour un développement objet sous NT plutôt que sous l’Unix VME de l’ancien banc d’essai. Certains scénarios de tests peuvent être déroulés automatiquement. La souplesse des interfaces permet aussi d’entrer des paramètres dégradés et des scénarios inédits à des fins d’expertise. De plus, le banc accepte d’être connecté à un véritable système hydraulique, dont les capteurs envoient directement leurs informations. ‘ Aujourd’hui, les tests de non-régression se déroulent automatiquement en une nuit, contre un mois avec une personne à plein temps auparavant ‘, se félicite René Moenne. Autre avantage : lors de la durée de vie de l’équipement, ses versions successives peuvent être certifiées plus rapidement.

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Simone Wapler