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” UMTS : tout n’est pas gagné ! “

La décision prise par le gouvernement français le 16 octobre dernier de ramener le ticket d’entrée pour la licence UMTS à 619 millions d’euros a satisfait…

La décision prise par le gouvernement français le 16 octobre dernier de ramener le ticket d’entrée pour la licence UMTS à 619 millions d’euros a satisfait la plupart des acteurs télécoms. Cependant, le travail des gouvernements et des “réglementeurs” européens est loin d’être terminé. Il reste de nombreux aspects sur lesquels des arbitrages seront nécessaires. Evoquons deux problèmes : celui du déploiement des réseaux et celui du partage des revenus entre opérateurs et fournisseurs de services.Les opérateurs mobiles en Europe sont de plus en plus confrontés à des difficultés opérationnelles dans le déploiement de leurs réseaux ?” notamment sur la recherche de sites pour les antennes. En effet, les préoccupations sanitaires, écologiques, esthétiques ou, tout simplement, financières des propriétaires d’immeubles sont de plus en plus contraignantes. Les réglementeurs pourront argumenter que les dispositions prises dans les conditions de licence sur le partage des sites entre opérateurs devraient résoudre en partie ces difficultés. C’est compter sans les problèmes techniques qui commencent à être étudiés concernant les incompatibilités liées à une trop forte proximité entre les antennes GSM et UMTS.Autre problème : la mise en place d’une régulation des modèles économiques. Même s’ils en rêvent, les opérateurs n’auront pas les moyens de développer tous les services qui satisferont les consommateurs. Il faudra bien que des fournisseurs de services trouvent le marché suffisamment attrayant pour s’y lancer. Sinon, c’est toute l’économie du système qui sera remise en cause. Les premières victimes seront les opérateurs eux-mêmes, qui auront du mal à attirer les utilisateurs et, donc, à rentabiliser leurs investissements. Quand les marchés des télécoms se sont ouverts à la concurrence, les réglementeurs ont mis en place des mécanismes régulés d’interconnexion. Ces derniers se sont même adaptés à l’évolution des télécoms, puisque, aujourd’hui, ils concernent aussi les flux internet. NTT DoCoMo avec son offre i-mode l’a bien compris. Il a mis en place une structure dont les principes sont similaires à ceux d’un kiosque organisant des reversements entre l’opérateur et les fournisseurs de services. Il est vrai que la position de “monopole” de NTT DoCoMo sur l’i-mode a peut-être favorisé cette ouverture. Sans prôner un interventionnisme fort, il serait nécessaire d’aider la régulation naturelle entre acteurs. L’objectif serait d’imaginer des systèmes d’intermédiation qui permettent le partage de la valeur ajoutée générée par les services.La Commission européenne sait qu’il reste de nombreux chantiers en suspens. Elle veut lancer une enquête sur les conditions d’attribution des licences UMTS en Europe afin d’identifier les problèmes sur lesquels un arbitrage serait requis. Au vu de la cacophonie qui a régné sur l’attribution des licences et les impacts sur les valorisations des opérateurs, cela semble effectivement être une bonne idée.Enfin, n’oublions pas que le plus grand défi reste bien de promouvoir auprès des consommateurs des services simples d’utilisation et dont ils percevront immédiatement le bénéfice d’usage. Et cette bataille-là nécessitera les efforts de tous les acteurs.

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Isabelle Chapis