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U21Global.com ou les risques d’une université en ligne

Le joint-venture de l’éditeur canadien Thomson Learning et d’un conglomérat de dix-huit universités, Universitas 21, va permettre la création d’une université en ligne, U21Global.com, qui ouvrira courant 2001. Mais à y regarder de plus près, les universités réelles n’apporteraient que leur nom à leur cons?”ur virtuelle.

Le projet de création de l’université en ligne U21global.com paraît, de prime abord, très séduisant : dès le second semestre 2001, l’université virtuelle proposera deux MBA dans le secteur des nouvelles technologies et du e-commerce.De n’importe où, n’importe quand, les étudiants pourront accéder à leurs cours. Au terme de la formation, dont le tarif n’est pas encore connu, on pourra donc empocher un MBA qui portera le nom des dix-huit universités membres d’Universitas 21, (notamment les universités d’Edinbourgh, de Birmingham, de Glasgow, de McGill, de Colombie Britannique ou encore de Singapour). Le rêve du e-learning.Malheureusement, le rêve finit là. Le joint-venture d’Universitas 21 et de l’éditeur Thomson Learning donne une possibilité d’action très limitée aux universités membres. Ces dernières n’apporteraient une crédibilité aux cours en ligne que par leur nom.

Quel rôle pour les universités ?

Le contrat du joint-venture des deux entités prévoit en effet que Thomson Learning fournira les premiers contenus, ainsi que la plate-forme de distribution de cours en ligne, WebCT, dont Thomson est l’actionnaire majoritaire (lire l’encadré).Que reste-t-il alors du savoir-faire des universités ? “La marque et l’assurance de la qualité pédagogique”, assure Adam Gilbert, président d’ Universitas 21. Or la ” qualité pédagogique ” n’est pas certaine, puisque les professeurs des universités membres ne feront pas partie de l’équipe de création et de contrôle de qualité des nouveaux cours.De plus, U21global.com délivrera ses propres diplômes, indépendamment des circuits traditionnels : “Nous ne cherchons pas à avoir d’accréditation internationale, c’est impossible, même pour les universités déjà existantes”, explique Adam Gilbert.Des cours créés, fournis et distribués par un éditeur, Thomson Learning, un diplôme universitaire non validé par des instances universitaires reconnues… Deux facteurs qui présagent d’une dérive possible des cours et des diplômes dits universitaires en ligne.

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Mélusine Harlé et Philippe Crouzillacq