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TV sur ADSL : où est la concurrence ?

Fournisseurs d’accès et diffuseurs de flux télévisuels s’arrangent pour fermer le marché de la télévision sur fil de cuivre aux plus petits opérateurs. Quitte à passer outre à un droit essentiel du consommateur : le
libre choix.

Personne n’y aurait cru il y a encore cinq ans. Dans quelques mois, la ligne téléphonique, grâce à l’ADSL, permettra de diffuser des centaines de chaînes de télévision. Les fournisseurs d’accès à Internet comme
les grands opérateurs de diffusion par satellite ne tarissent plus de communiqués de presse annonçant à qui mieux mieux alliances, lancements, accords.Très bien, mais le consommateur va-t-il en sortir gagnant ? Permettez-moi d’en douter. Car ce que préfigurent ces accords ?” dans leur état actuel ?” n’est pas vraiment compatible avec la notion de
libre de choix du client.Expliquons-nous : France Télécom s’est allié à TPS et diffusera donc les flux de cet opérateur satellite dans ses tuyaux. De son côté, LDCom signerait avec Canal Satellite. Enfin, dernier acteur pour l’instant
déclaré, Free reprend aujourd’hui essentiellement le bouquet AB Sat, qu’on aurait presque oublié s’il n’avait pas été remis au goût du jour par l’Internet haut débit.Seulement voilà, moi, ce que je voudrais, c’est m’abonner chez Wanadoo tout en ayant accès au bouquet de Canal Satellite. C’est ce qu’on appelle la liberté de choix.Prenons un exemple (volontairement exagéré) : trouveriez-vous normal qu’un fournisseur d’accès vous interdise de faire vos courses en ligne chez un cybermarchand donné au prétexte qu’il a un accord
d’exclusivité avec un autre ?Même si les contraintes techniques de la télé sur ADSL sont différentes de celles de l’e-commerce, le fond n’est pas vraiment différent. Ce n’est pas parce que je m’abonne à un fournisseur d’accès
qu’il doit choisir pour moi, sans mon accord, ce qui passera dans ses tuyaux.Seul Free a décidé de s’ouvrir à tous les diffuseurs et de laisser le choix final au client. Ce qui semble évident pour Free ne semble pas l’être pour France Télécom ni pour LDCom.En l’espace de quelques mois, les conditions du développement du haut-débit en France ont furieusement changé. A la phase de pleurs des opérateurs alternatifs à succédé celle de la conquête féroce des parts de marché. Quitte à en
laisser certains au bord de l’autoroute des débits.Quelle est la part de marché d’AOL sur l’ADSL ? Que va devenir Tiscali, après avoir fait la grave erreur d’opter pour l’option 3 du dégroupage, c’est-à-dire celle à laquelle plus personne ne
porte attention. En outre, de nouveaux acteurs sont arrivés en force : Tele 2 et 9Télécom.Mais après cette ouverture du marché, il n’est pas impossible que l’on assiste à une nouvelle forme de verrouillage, la télévision faisant office de cadenas…Bonnes fêtes, n’oubliez pas que, même sur l’ADSL, la télé à Noël c’est vraiment moyen !, et rendez-vous jeudi 15 janvier pour une prochaine chronique.* Rédacteur en chef adjoint de l’Ordinateur individuel

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Alain Steinmann*