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TSMC n’accepterait plus les commandes de Huawei

Le géant taïwanais et numéro 1 mondial de la sous-traitance de production de semi-conducteurs ne prendrait plus les commandes du chinois Huawei à la suite des restrictions d’exportations de technologies américaines imposées par le gouvernement Trump.

Huawei est-il en train de perdre son principal producteur de processeurs ? C’est ce que croit savoir la Nikkei Asian Review qui affirme que TSMC n’accepterait plus de nouvelles commandes de la part de Huawei.
Le Taïwanais TSMC, qui est la plus importante entreprise de sous-traitance de fabrication de semi-conducteurs (une fonderie dans le jargon), serait contraint de refuser toute nouvelle commande de la part du chinois Huawei.

Une décision qui ne serait pas le fait de TSMC ou du gouvernement taïwanais, mais du renforcement des restrictions d’export des technologies américaines imposées par le gouvernement américain.
Selon les informations de Nikkei, les commandes en cours seront honorées dès lors que les produits peuvent être livrés avant le 14 septembre prochain.

Comment les USA peuvent-ils bloquer la production taïwanaise de puces chinoises ? Grâce à leur maîtrise de toute la chaîne des technologies. Des logiciels de conception et de fabrication de puce, en passant par la chimie, les machines, etc. la propriété intellectuelle américaine se retrouve tout au long de la production des semi-conducteurs.
Des outils que TSMC utilise au quotidien pour travailler avec ses clients ou produire les puces (les logiciels de Cadence, par exemple).

Constamment attaqué par la Chine qui considère l’île comme son territoire et rêve de l’annexer, Taïwan se range de plus en plus sous la protection américaine et TSMC va même investir 12 milliards de dollars en construisant une usine de dernière génération sur le territoire américain.
Dans cette géopolitique des semi-conducteurs, l’intrication de plus en plus grande des intérêts taïwanais et américains permet au gouvernement Trump d’interdire à la Chine d’accéder à des technologies fondamentales pour mener ses affaires.

Car si ce blocage est avéré, cela serait un coup dur pour Huawei, numéro un mondial des équipements télécoms et numéro deux mondial des smartphones.
Ses puces mobiles Kirin qui animent non seulement ses smartphones, mais aussi ses serveurs cloud sont en effet fabriquées par TSMC. Et mis à part le taïwanais, le seul autre fondeur capable de produire des puces en 7 nm (et bientôt en 5 nm) est le coréen Samsung, lui aussi pays amis des Américains.

Si le blocage perdure, les puces Huawei feraient un grand bond en arrière en matière de fabrication. Le meilleur fondeur de l’Empire du Milieu, SMIC, ne grave au mieux qu’en 14 nm. Et le second dans la liste, Hua Hong Semiconductor, ne produit au mieux qu’en 90 nm (même s’il devrait s’équiper en 14 nm cette année).
Quant aux autres fonderies d’envergure, elles sont taïwanaises (UMC, Powerchip, VIS), coréennes (DB HiTek), israéliennes (Towerjazz) ou américaines (Global Foundries).

À court terme, Huawei pourrait donc se retrouver bloqué dans sa production de puces et donc dans ses exportations, ce qui pourrait remettre en cause son leadership.
Le risque pour les USA étant, qu’acculée, la Chine appuie (encore) plus sur l’accélérateur de la recherche pour développer les technologies qui lui font défaut. Elle pourrait alors atteindre une indépendance technologique totale à moyen ou long terme.

Sources : Nikkei Asian Review via TechCrunch

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